Outre U2 et RIM, les exemples sont foison. Photo : DR
Qui profite de l’effondrement de l’industrie de la musique? Les commanditaires de grands groupes, comme Research in Motion devenu le partenaire de U2.
Si U2 peut aujourd’hui mener à bien sa tournée mondiale, ce n’est plus grâce à sa maison de disque, mais bel et bien à son commanditaire principal, la compagnie ontarienne Research in Motion (RIM) qui fabrique le cellulaire intelligent BlackBerry.
«RIM utilise nos chansons pour ses publicités, puis dépense des millions de dollars en placement dans les médias du monde entier. Sa fait leur pub, mais la nôtre aussi», dit Paul McGuinness, le manager du groupe.
Aujourd’hui, un tel appui ne peut plus provenir des maisons de disques, comme auparavant. C’est que 95% des morceaux de musique téléchargés dans le monde sont le fruit du piratage. Et les revenus tirés des ventes de CD fondent à vue d’œil depuis des années.
En revanche, les multinationales établies en Amérique du Nord devraient dépenser cette année quelque 1,1 milliard de dollars américains en commandite de groupe de musique, soit une hausse de 8% en deux ans, selon un rapport d’IEG Sponsorship.
Target, BMW, Bacardi...
Désormais, les groupes de musique tirent l’essentiel de leurs revenus des concerts, plus de la vente des enregistrements. Suit l’argent provenant de la commandite.
Outre U2 et RIM, les exemples sont foison. Target a signé en août un contrat avec Pearl Jam pour être associé au lancement de l’album «Backspacer». Auparavant, Target a aussi été partenaire de The Black Eyed Peas, Prince et Christina Aguilera. De son côté, Wal-mart a signé des contrats avec AC/DC, Kiss et The Eagles.
Des ententes vont plus loin, des artistes composant des chansons spécialement pour leur commanditaire. Par exemple, Paul Weller a composé pour la Mini de BMW, et Groove Armada pour Bacardi.
Du contenu exclusif sur son cellulaire
L’entente peut aussi prendre une forme technologique. Ainsi, RIM a lancé cet été l’application gratuite «L’album mobile U2», qui consiste à offrir des exclusivités aux utilisateurs du BlackBerry.
Elle rassemble du contenu destiné aux fans – photos, vidéos, entretiens, actualités, paroles, échantillons musicaux – tandis que les pistes individuelles ou l’album complet peuvent être achetés en ligne à partir d'un BlackBerry. Une seconde phase de l'application ajoutera des éléments de réseau social à l’intention des fans du monde entier.
«Les membres du groupe ont toujours apprécié tous les détails des pochettes de disque vynil ou des livrets de CD. Ils veulent que des documents visuels soient disponibles avec leurs albums, et cette application est le moyen idéal de le faire», dit Paul McGuinness.
Avec Bloomberg.
