Devrait-on taxer les propriétaires d'édifices en fonction du degré de performance énergétique des bâtiments?

Telle est l'audacieuse idée émise par le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), un organisme financé par de grandes multinationales.

Le constat de base est sans appel: à cause des besoins de confort accrus, les logements individuels comme les bâtiments commerciaux consomment de plus en en plus d'énergie. De fait, une proportion de 30% à 40% des émissions de gaz à effet de serre proviennent des bâtiments résidentiels et commerciaux.

D'après la WBCSD, il serait possible de réduire de moitié les émissions de CO2 des bâtiments en investissant 400 G$ par an pendant dix ans, et ce, en incluant les économies d'énergie. «Mais le prix de l'inaction serait beaucoup plus élevé et représenterait un risque énorme pour l'économie et la stabilité du marché», indique l'organisme.

Ces investissements pourraient se faire, poursuit la WBCSD, en relevant les normes d'efficacité énergétique et en encourageant de nouvelles approches architecturales. Les solutions de la WBCSD incluent aussi l'aide de l'État, par une fiscalité bienveillante et des subventions. A ces propositions couramment émises autant par les milieux environnementalistes que par les partis politiques, s'ajoute l'idée de taxer les immeubles bâtis comme autant de passoires énergétiques. L'idée se distingue, d'autant plus qu'elle provient d'un organisme formé par des entreprises. Une idée qui ne passera pas comme une lettre à la poste, surtout en dans un contexte de crise économique.

La WBCSD regroupe environ 200 entreprises, surtout dans les secteurs de la construction et de l'énergie, incluant Lafarge et ArcelorMittal.