La direction de Postes Canada rétorque qu'elle a abandonné l'idée d'imposer un régime de retraite à cotisations déterminées aux nouveaux employés, à qui elle offre désormais le même régime à prestations déterminées que celui dont bénéficient les employés actuels.
Elle fait valoir de plus que les augmentations salariales proposées porteraient le salaire horaire jusqu'à 26 $. Il s'agit d'une augmentation de 7,65 pour cent sur quatre ans. Cette offre se situe toutefois en deçà de l'indice du coût de la vie qui se situe autour de 2,5 pour cent par année, alors que le syndicat réclame des hausses supérieures à l'inflation.
La société des Postes estime que la dernière contre-proposition syndicale qu'elle a rejetée lundi était encore trop coûteuse et ne permettait pas de régler les problèmes auxquels la société fait face.
"Nous ne voulons pas aller en déficit, a martelé Mme Losier. Nous ne voulons pas devenir un fardeau pour les contribuables."
Postes Canada affirme devoir absolument contrôler ses coûts pour faire face à la baisse du volume du courrier, à la hausse de la concurrence et à la popularité croissante du courrier électronique. Depuis cinq ans, par exemple, le volume de courrier a diminué en moyenne de 17 pour cent par adresse. Par ailleurs, le régime de retraite de l'entreprise accuse un déficit de solvabilité de 3,2 milliards $.
Bien que la société de la Couronne soit propriétaire à 91 pour cent du service de courrier Purolator et que celui-ci risque de bénéficier du conflit, Anick Losier a fait valoir que l'industrie joue du coude afin de pouvoir profiter du conflit.
"Plusieurs compagnies de courrier, des multinationales, communiquent avec nos clients depuis des mois pour justement aller chercher leurs affaires et assurer une garantie que nous, présentement, sommes incapables d'offrir", a-t-elle dit.
"Qu'ils choisissent Purolator ou d'autres compagnies de courrier, nous allons perdre, nos consommateurs vont perdre et nos employés vont perdre", a-t-elle ajouté.