Invité à s’exprimer lors de la rencontre internationale sur la reconstruction d’Haïti, Éric Faustin, directeur général du Regroupement des organismes canado-haïtiens pour le développement, a demandé aux pays participants d’effacer la dette extérieure d’Haïti, qui s’élève à 890 millions de dollars.

«Nous souhaitons que vous utilisiez le poids de vos gouvernements auprès des institutions internationales afin de faciliter la remise de la totalité de la dette extérieure d’Haïti», a affirmé M. Faustin. À son avis, ce geste est indispensable afin d’aider le gouvernement haïtien à mobiliser le plus de ressources possible à la reconstruction du tissu urbain et social du pays.

Même son de cloche chez Oxfam :l’annulation de la dette est l’une des cinq priorités d’Oxfam pour la reconstruction d’Haïti. L’ONG demande également aux pays donateurs de tenir parole quant à la promesse du Fonds monétaire international de convertir en don un prêt d’urgence de 100 millions de dollars consentis à Haïti.

«S’attendre à ce qu’Haïti rembourse des milliards de dollars alors que le pays doit surmonter l’un des pires désastres naturels de mémoire récente serait à la fois cruel et inutile», selon Jeremy Hobbs, directeur exécutif d’Oxfam international.

Le représentant de la diaspora haïtienne du Canada a aussi souligné les risques de corruption et de détournement de l’aide internationale. «Nous vous prions de nous donner des motifs de fierté et de satisfaction en prenant des dispositions de coordination et de gestion transparentes et efficaces de l’aide offerte par les différents acteurs», a-t-il affirmé.

La diaspora ne vient pas les mains vides, a soutenu M. Faustin, précisant que celle-ci contribue déjà à une moyenne annuelle de 2 milliards de dollars US de fonds transités vers parents et amis en Haïti. «Nous continuerons à accomplir notre devoir», a-t-il souligné.

Cette conférence ministérielle préparatoire sur Haïti se poursuivra toute la journée à Montréal et vise à jeter les bases des plans de reconstruction pour un Haïti dévasté par le séisme qui l’a frappé il y a près de deux semaines.