Piscines : que penser de l'initiative de la Laurentienne?

Publié le 27/07/2012 à 09:56, mis à jour le 27/07/2012 à 10:50

Piscines : que penser de l'initiative de la Laurentienne?

Publié le 27/07/2012 à 09:56, mis à jour le 27/07/2012 à 10:50

Par Olivier Schmouker

L'absence de barrière de sécurité représente un danger mortel. Photo : DR.

La Banque Laurentienne a eu l'idée cette semaine d'offrir la possibilité aux particuliers propriétaires d'une piscine de financer l'installation d'une clôture par le biais d'un prêt personnel sans intérêt. «Cette initiative émane d'employés qui souhaitaient trouver une solution pour diminuer les risques de noyades au Québec. L'idée a fait son chemin, et s'est concrétisée sous la forme d'un prêt sans intérêt. Notre objectif est de contribuer à sécuriser au moins 500 piscines cet été», a alors dit Luc Bernard, vice-président exécutif, services financiers aux particuliers et aux PME, de la Banque Laurentienne.

Cette initiative a suscité de nombreuses réactions. Des positives, emballées qu'une entreprise ait le souci d'éviter de prochaines noyades d'enfants par manque de barrière de sécurité. Et des moins positives, qui trouvent en général dicutable de "surfer" ainsi sur des drames humains.

Que convient-il d'en penser? La question a été posée par Lesaffaires.com à René Villemure, un éthicien et chasseur de tendances qui a fondé l'Institut québécois d'éthique appliquée. Voici sa réponse :

«À première vue, je ne poserais pas la question en termes de bon ou discutable de "surfer" sur un drame humain. La question contient, dans son énoncé même, une notion de "discutable". Comme certains le disent parfois, poser la question est aussi y répondre...

«Je proposerais plutôt la réflexion suivante :

«La Banque Laurentienne exerce t-elle une responsabilité citoyenne, ou est-elle à surfer sur un drame humain? Ainsi posée, la question est plus neutre.

«Néanmoins, à première vue, je crois que la décision de la Banque Laurentienne relève de la logique du "bon citoyen corporatif" et ne représente pas un problème éthique.

«La situation avec les noyades cet été est une tragédie. Le gouvernement devrait-il agir? Devrait-il légiférer pour obliger les propriétaires de piscines a installer des clôtures? Ces questions sont bien fondées, mais nous savons tous que de telles actions prennent du temps et que, pendant ce temps, les noyades continueront a arriver.

«C'est à ce moment qu'une initiative telle que celle de la Banque Laurentienne prend tout son sens. La Banque tente de "faire un geste", une initiative privée, pour diminuer directement les noyades. En lisant votre article, je comprends que la Banque Laurentienne offre ces prêts sans intérêt aux clients qui répondent aux normes de crédit. Avec ce geste la Banque ne "profite" pas d'une tragédie, elle fait plutôt partie de la solution (temporaire), d'ici à ce que les pouvoirs publics agissent.

«Les risques d'éthique de vitrine ou d'apparat sont toujours présents lorsque les entreprises privées interviennent dans la sphère publique. Bien qu'il soit non-éthique de faire une action strictement en vue d'en tirer un bénéfice réputationnel (éthique de vitrine), je ne vois aucun problème à ce qu'une "bonne" action entraîne dans son sillage une augmentation de la réputation de l'entreprise.»

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