Les politiques d’approvisionnement responsable (PAR) des entreprises et des organisations devraient-elles être encadrées par l'État? Ou les démarches volontaires des entreprises et organisations suffisent-elles à en assurer l'authenticité?

Cette question a récemment été débattue lors d'un colloque sur les politiques d’approvisionnement responsable, qui réunissait des consultants, des chercheurs universitaires ainsi que des entreprises et des organisations.

Les chaînes d’approvisionnement sont,  en effet, difficiles à suivre et à retracer. Qui nous dit que tel ou tel objet de consommation n'a pas été fabriqué par des enfants de pays pauvres qui n'auront jamais accès à l'éducation?

Les organisateurs du colloque, le Centre international de solidarité ouvrière (CISO), ont publié une sythèse des arguments présentés, qui penchent résolument du côté de l'intervention législative. Selon eux, "les démarches volontaires, bien qu’efficaces dans le cas d’entreprises responsables, ont leurs limites" que sont la présence de mauvais joueurs et d'entreprises délinquantes. Les organisateurs donnent en exemple l'entreprise qui sous-traiterait sa production dans des ateliers de misère, tout en offrant des sacs réutilisables à sa clientèle. De façon générale, estiment-ils, "les pratiques mises en oeuvre dépendent de la bonne volonté des dirigeants de chaque entreprise", ce qui serait selon eux, insuffisant.

Lors de ce colloque, Richard Séguin d'Amnistie Internationale ainsi que Rachel Chagnon, professeur à la Faculté de droit de l'UQÀM, se sont prononcés en faveur d'une législation. Pour leur part, Lorraine Simard du cabinet-conseil Ellipsos ainsi que Stéphane Vachon, professeur et directeur du Groupe de recherche interdisciplinaire en développement durable des HEC ont défendu le point de vue contraire, en faveur d'une démarche volontaire.

Pour en savoir plus: http://www.ciso.qc.ca/wordpress/wp-content/uploads/bilan-final3.pdf.

Le sujet est d'actualité: soyez assuré que nous y reviendrons.