M. de Boer était, depuis septembre 2006, secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (UNFCCC), qui rassemble 194 pays. Il rejoindra le groupe de conseil KPMG et travaillera avec plusieurs universités, précise l'UNFCCC dans un communiqué.
Cette annonce intervient deux mois après la fin du sommet de Copenhague, considéré par plusieurs participants comme un échec. La démission arrive à un bien mauvais moment, alors que le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) est accusé de manipulations des données et d'avoir laissé passer des erreurs factuelles sur les impacts possibles du réchauffement.
Le mandat de M. de Boer expirait en septembre. "Cela a été une décision difficile à prendre mais l'heure est venue pour moi de relever un nouveau défi, en travaillant sur le climat et le développement durable avec le secteur privé et le monde universitaire", a expliqué M. de Boer dans un communiqué.
Revenant sur la déception du rendez-vous danois, il ajoute: "Copenhague n'a pas abouti à un accord clair en termes légaux mais l'engagement politique (...) vers un monde à faible émission (de gaz à effet de serre) est très fort".
"Sa démission démontre que c'est un poste extrêmement difficile", a estimé Wendel Trio, de Greenpeace International. "Tout ce qui s'est passé à Copenhague avec la présence de 128 chefs d'Etat avait créé d'énormes attentes et les regards étaient braqués sur le secrétaire général de l'UNFCCC pour qu'il obtienne un résultat", a-t-il ajouté.
L'accord de Copenhague, un texte de deux pages et demie négocié par une vingtaine de chefs d'Etat dans les dernières heures du sommet, fixe comme objectif de limiter à deux degrés la hausse moyenne de la température de la planète mais reste très évasif sur les moyens d'y parvenir, ne donnant aucun objectif chiffré à court terme terme (2020) ou moyen terme (2050).
Né à Vienne en 1954, fils de diplomates éduqué dans les collèges anglais dont il a gardé l'accent impeccable et une certaine retenue, Yvo de Boer est venu au climat en 1994 et a participé à l'élaboration de la position européenne aux négociations de Kyoto.
Son successeur doit être désigné par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon.
Source: AFP, Reuters