"Occupons Montréal" découle d'un mouvement mondial qui a vu le jour en Espagne avant de s'essaimer dans plusieurs autres lieux dont sur Wall Street, à New York. Les manifestants dénoncent, entre autres, le système financier actuel qui favorise une classe élite au détriment du reste de la population.
Ailleurs au Canada, des manifestants de cette même mouvance tenaient des rassemblements similaires. Un parc du centre-ville de Toronto a ainsi été transformé en un petit village, à quelques coins de rues à l'est de Bay Street, le quartier financier de la métropole nationale.
Les protestataires ont embrassé une myriade de causes sociales. Ils sont toutefois unis par la croyance ferme que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s'accroître, et que les gouvernements sont au service des élites d'affaires plutôt qu'à celui de "99 pour cent" des gens.
Les détracteurs du mouvement ont rapidement pointé du doigt le manque de cohérence dans les demandes des manifestants.
Devant la Galerie d'arts de Vancouver, où les tentes occupent chaque parcelle de terre, le militant Adam Morgan, 32 ans, reconnaît cette faiblesse.
"Nous devrions avoir des demandes concrètes, c'est la seule façon d'obtenir des changements significatifs", a-t-il laissé tomber.
À Edmonton, la Melcor Development Corp. a demandé aux protestataires du mouvement de quitter d'ici dimanche soir, 23 h, le parc qui jouxte le quartier des affaires. Les militants ont lancé une pétition et affirmé qu'ils résisteraient.
Les politiciens canadiens, dont le premier ministre Stephen Harper, ont été peu nombreux à accorder de l'importance à l'affaire, bien que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, ait qualifié les manifestations de constructives.
Les différents mouvements canadiens d'"Occupons" se sont déroulés pacifiquement jusqu'à présent, alors que les forces policières se contentent de garder un oeil sur les sites.
"Lorsque la manifestation pacifique aura fait place à l'occupation d'un parc, nous examinerons les différentes options pour en retirer les individus qui s'y trouvent", a souligné Adrienne Batra, une porte-parole du maire torontois Rob Ford.