OBNL: le sentiment d’imposture bien plus présent chez les femmes que les hommes

Publié le 28/05/2024 à 18:12

OBNL: le sentiment d’imposture bien plus présent chez les femmes que les hommes

Publié le 28/05/2024 à 18:12

Par Emmanuel Martinez

«Les résultats de l’enquête montrent que la mission de l’OBNL demeure un facteur clé dans la prise de décision», affirme Philippe Massé, conseiller à la concertation et à la gouvernance chez Concertation Montréal. (Photo: Concertation Montréal)

Les femmes qui siègent sur les conseils d’administration d’organismes à but non lucratif (OBNL) au Québec ont plus tendance à vivre un sentiment d’imposture que les hommes.

Selon une étude publiée mardi par Concertation Montréal, 54,6% des administratrices des CA des OBNL ont senti ne pas être compétentes contre seulement 29,5% des hommes.

Réalisée du 21 novembre au 13 décembre dernier auprès de 384 personnes qui siègent ou qui aimeraient siéger au sein de CA d’OBNL québécoises, l’enquête montre que ce sont les jeunes qui éprouvent beaucoup plus ce sentiment que les plus âgés. Près de 70% de ceux nés entre 1991 et 2000 ont ressenti cette sensation d’imposture contre seulement environ 14% de ceux nés entre 1941 et 1950.

«Plus les personnes répondantes sont âgées, moins il est fréquent qu’elles aient déjà eu cette impression. Le fait d’avoir éprouvé un sentiment d’imposture il y a 5 ou 40 ans peut toutefois avoir une incidence sur la capacité à s’en souvenir», peut-on lire dans le rapport.

Afin de contrer ce sentiment négatif, Concertation Montréal propose de reconnaître la contribution des membres du CA, car certains ne s’en rendent peut-être pas compte. Cet appui n’a pas nécessairement besoin d’être fait publiquement pour être bénéfique. Un accompagnement, du mentorat et des formations peuvent aussi renforcer les compétences et le sentiment de contribution des membres du CA.

Des domaines différents

Les différences hommes-femmes s’expriment aussi dans le choix des OBNL qu’ils et elles décident d’appuyer dans un CA. Les femmes montrent davantage d’intérêt pour les domaines de l’éducation, des services sociaux et communautaires, des arts, de la culture et du patrimoine, ainsi que de la santé, tandis que les hommes sont plus portés vers les secteurs de l’économie sociale, du développement économique, des sciences et technologies, ainsi que des sciences et loisirs.

«Les résultats de l’enquête montrent que la mission de l’OBNL demeure un facteur clé dans la prise de décision des candidats à rejoindre un conseil d’administration», affirme Philippe Massé, conseiller à la concertation et à la gouvernance chez Concertation Montréal, par communiqué.

Votre OBNL a-t-il une assurance?

La mission de l’OBNL est le facteur de motivation le plus significatif pour s’engager dans un CA, suivi du sentiment de pouvoir contribuer, d’après ce sondage.

Parmi les 11 critères présentés aux répondants, le troisième plus cité afin de dire oui à un poste dans un CA est le nombre d’heures d’engagement demandées. Environ 91% des personnes interrogées disent que ce facteur est «très important» ou «assez important».

Un autre critère plutôt surprenant s’insère en haut de liste. Il s’agit du fait que l’organisation dispose d’une assurance qui protège les membres du CA. «Être protégé par une assurance en tant que membre du conseil d’administration représente un critère «très important» ou «assez important» pour 80,2% des personnes répondantes», note le document.

Dans un contexte où de nombreux OBNL peinent à recruter des membres pour leurs CA, Concertation Montréal recommande donc aux OBNL de se doter d’une telle assurance pour favoriser l’attraction et la rétention des membres du CA.

Le critère qui a le moins de poids est la reconnaissance publique de l’engagement avec un taux d’adhésion de seulement 32,9% des répondants. L’importance de ce facteur tend à diminuer avec l’âge.

Dans ce rapport, Concertation Montréal estime que les OBNL auraient avantage à mieux identifier et communiquer leurs attentes aux gens qui s’investissent dans un CA.

«Lorsque des informations importantes ne sont pas partagées, les nouveaux membres risquent davantage de vivre une expérience ne correspondant pas à leurs attentes, de ne pas renouveler leur mandat, voire de démissionner», peut-on lire.

Puisque plus de la moitié des gens sondés soutiennent que le processus d’accueil des nouveaux membres de leur CA est «plutôt moyen» ou «faible ou inexistant», l’étude suggère d’organiser une rencontre de bienvenue et d’offrir un accompagnement aux nouveaux membres pour améliorer l’intégration. La désignation d’une personne-ressource pour accélérer l’apprentissage et favoriser une meilleure compréhension de l’organisation et de ses défis est aussi vue comme une bonne idée.

Les nouveaux membres d’un CA devraient également recevoir un guide de bienvenue regroupant des documents importants comme les règlements généraux, les derniers rapports d’activités et financiers, les procès-verbaux du CA de la dernière année, ainsi que de la dernière assemblée générale, tout comme les politiques de l’organisation, le code d’éthique, etc.

Finalement, il est recommandé de mettre en place un processus d’évaluation au sein du conseil d’administration, afin que les membres puissent fournir leur appréciation sur l’efficacité de leur CA.

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