Les gens d’affaires d’origine haïtienne pensent déjà à la reconstruction

Publié le 15/01/2010 à 13:13

Les gens d’affaires d’origine haïtienne pensent déjà à la reconstruction

Publié le 15/01/2010 à 13:13

« On va d’abord enterrer nos morts, mais il va falloir rapidement s’attaquer à la reconstruction », affirme Kerlande Mibel. Photo : DR

Au téléphone, ils ont la voix éteinte des gens qui n’ont pas dormi depuis longtemps. Et au cours des dernières heures, ils ont tous fait la même chose : des centaines d’appels téléphoniques les yeux rivés sur l’écran du téléviseur dans l’espoir d’en apprendre un peu plus sur un père, une mère, un frère, une soeur, un cousin, une cousine ou un ami d’Haïti.

« Il n’y a pas un seul Haïtien au Canada qui n’a pas un parent ou un ami qui vit en Haïti », lance Fedner Cléus, associé de Management-Ware Solutions, un concepteur de logiciels de gestion et de marketing.

« Je viens tout juste d’apprendre que deux cousins sont morts dans le tremblement de terre, ajoute-t-il d’une voix étranglée. Dans quelques minutes, je m’en vais chez mes parents à Blainville. Toute la famille va y être et nous allons décider qui d’entre nous va se rendre en Haïti prochainement pour soutenir la famille. » M. Cléus vit en plus le drame par personne interposée : un des trois associés de sa PME, qui se trouve présentement en Floride, est incapable d’avoir des nouvelles de sa mère en Haïti.

« Le nombre de morts sera effarant, mais il faudra trouver le courage de reconstruire. On n’a pas le choix », affirme M. Cléus.

« On va d’abord enterrer nos morts, mais il va falloir rapidement s’attaquer à la reconstruction », confirme Kerlande Mibel, présidente de la Jeune Chambre de commerce haïtienne, qui elle aussi attendait des nouvelles de cousins et cousines d’Haïti.

La Jeune Chambre de commerce qu’elle préside a effectué une mission commerciale en Haïti en octobre dernier. Huit entrepreneurs québécois, pas tous d’origine haïtienne, l’accompagnait. Quelque 700 investisseurs, attirés entre autres par Bill Clinton, l’ancien président américain qui participait au forum, s’étaient donné rendez-vous dans ce pays des Antilles pour prendre note des occasions d’affaires offertes par ce pays qui obtint son indépendance en 1804 à la suite de la victoire d’anciens esclaves sur les troupes de Napoléon Bonaparte. « On était pleins d’espoir », raconte la jeune femme la voix brisée, avant d’ajouter : « L’hôtel Montana, où l’on a séjourné l’automne dernier, s’est effondré. ».

Réginald Saint-Fleur, directeur du programme de soutien aux entrepreneurs de la Jeune Chambre de commerce haïtienne a de la difficulté à gérer ses émotions : sa mère et son frère, qui vivent en Haïti, sont sains et saufs.

« Mais du côté de ma belle famille, c’est la catastrophe, lance-t-il. La belle-mère de ma femme est morte. » M. Saint-Fleur ne prévoit pas se rendre en Haïti prochainement :

« Émotivement, je partirais tout de suite, mais je ne pense pas que ce soit pertinent parce que je ne pourrais pas être utile à grand-chose. Il vaut mieux laisser les spécialistes comme la Croix-Rouge faire leur travail. Plus tard, quand on organisera les funérailles, j’irai sans doute avec ma femme. »

Pour aider

Demain, vendredi, la Jeune Chambre de commerce haïtienne convie le milieu des affaires à 18h à ses bureaux du 429 rue Viger Est, dans l’édifice de l’Union française, à l’occasion d’une levée de fonds pour venir en aide aux sinistrés d’Haïti.

 

 

 

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