L'écart salarial en faveur des employés du secteur privé par rapport aux travailleurs de l'État se creuse, estime l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) dans une étude dévoilée lundi.

En 2012, le retard du salaire horaire des employés de l'État est ainsi estimé à 7,3 pour cent, selon cette étude intitulée "Évolution de la rémunération au Québec entre 1981 et 2012".

Il s'agit d'une deuxième comparaison du genre en six mois, puisque l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) affirmait, en novembre dernier, que les salaires des employés de la fonction publique étaient inférieurs de 8,3 pour cent par rapport à ceux du secteur privé.

L'étude de l'IREC _ qui se penche aussi sur d'autres aspects de la rémunération _ est dévoilée alors que les négociations s'annoncent houleuses entre le gouvernement Couillard et les employés de l'État, dont les contrats de travail arrivent à échéance en 2015.

Les syndicats représentant quelque 400 000 fonctionnaires ont déjà indiqué qu'ils allaient unir leurs forces devant Québec, qui laisse entendre que sa capacité de payer est limitée.

Les coauteurs de l'étude, Oscar Calderon et Jules Bélanger, estiment que c'est surtout depuis le début des années 2000 que l'écart de rémunération a commencé à se creuser davantage.

En entrevue, M. Calderon a notamment observé que de plus en plus de diplômés universitaires se sont dirigés vers le secteur privé, ce qui a poussé vers le haut la rémunération dans ce secteur.

Le document de l'IREC fait également état de progrès réalisés par les femmes sur le marché du travail, notamment en ce qui a trait à leur présence ainsi qu'à leur rémunération depuis 1981.

Le taux de syndicalisation est également passé de 44,7 pour cent à 38,2 pour cent depuis le début des années 1980, notent MM. Calderon et Bélanger.