La croissance que connaît le secteur éolien continue d'établir un record après l'autre. Les déficiences du système de transport, surtout aux États-Unis, commencent toutefois à freiner l'addition de capacité éolienne. En effet, même si l'énergie éolienne ne représente que 1 % de l'électricité produite aux États-Unis, la congestion sur les lignes de transport est telle dans certaines régions que des parcs éoliens ne peuvent transmettre leur électricité au réseau. Le réseau de transport actuel ressemble à des rues, des avenues et des routes de campagne, alors qu'il faudrait ajouter un réseau d'autoroutes national, explique le New York Times. Le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, croit que le réseau électrique américain est digne du "tiers-monde". Selon les données du Département de l'Énergie (DOE), l'investissement dans les réseaux de transport a diminué de manière importante entre les années 1970 et les années 1990. En 1998, le secteur électrique a investi la moitié moins qu'en 1975. Une autre étude du DOE estime que les États-Unis pourraient tirer 20 % de leur électricité du secteur éolien en 2030, mais que 60 milliards de dollars devraient être investis dans les lignes de transport. La libéralisation du secteur électrique aux États-Unis expliquerait en partie le manque d'investissement en matière de transport. Pour chaque dollar accordé à la production d'électricité, seulement 0,25 $ est investi à l'amélioration d'un système de transport de plus en plus vulnérable. Alors qu'il est déjà long et coûteux d'améliorer le réseau de transport au Québec, la complexité est toute autre aux États-Unis. Les entreprises privées qui produisent l'électricité doivent se partager à plusieurs les mêmes lignes de transmission, ce qui nuit à l'investissement : pourquoi mettre de l'argent dans quelque chose qui profitera autant à mes compétiteurs ? L'absence de leadership politique au niveau fédéral et la guerre de clochers entre villes, régions et États, aux priorités et réglementations divergentes, nuisent également à la mise à niveau du système de transport. Or cette désuétude est particulièrement affligeante pour l'énergie éolienne, qui nécessite un réseau à la fois plus flexible et plus robuste. L'intermittence du vent fait en sorte que d'autres sources d'électricité, comme des centrales au gaz naturel, sont nécessaires afin de"lisser" l'électricité. L'équivalent de la Régie de l'énergie au Texas a approuvé le mois dernier un plan de près de 5 milliards de dollars qui permettra de construire de nouvelles lignes de transport visant à amener l'électricité de source éolienne vers les centres urbains, où se trouve la demande. La Texas Public Utility Commission a du même coup établi des zones propices au développement éolien, et désigner des voies de passage pour les futures lignes de transport, afin d'éliminer autant que possible l'incertitude qui freine le développement de la filière éolienne. C'est le gouverneur George W. Bush qui, à la fin des années 1990, a jeté les bases politiques et réglementaires qui ont permis au Texas de s'établir comme le principal producteur d'énergie éolienne aux États-Unis. Maintenant à la Maison-Blanche, le président Bush ne semble toutefois pas porter la même attention à cette filière… Pour aller plus loin : http://www.nytimes.com/2008/08/27/business/27grid.html The New York Times http://www.greentechmedia.com/articles/wind-power-waiting-on-transmission-line-boom-1181.html GreentechMedia