Le plan Geithner peut-il marcher ?

Publié le 24/03/2009 à 00:00

Le plan Geithner peut-il marcher ?

Publié le 24/03/2009 à 00:00

Alors que les investisseurs exultent, les experts veulent donner une chance au plan tout en soulignant qu’il n’est pas la baguette magique que le marché acclame. Sans condamner d’office le plan Geithner, ils en soulignent les faiblesses.

Chez UBS, le plan a été bien accueilli. «Si la mise en œuvre est efficace, nous pensons que ce plan peut permettre une injection de liquidité très nécessaire au marché financier», pense Philip Finch d’UBS.

La réussite du plan repose toutefois sur la participation volontaire des banques souhaitant assainir leurs bilans et des investisseurs souhaitant participer à la prise de risque.

Au niveau du risque pour les investisseurs dans les obligations adossées à ces titres, la garantie apportée par la Federal Insurance Deposit Scheme s’apparente à une quasi-immunité contre les pertes qui devrait suffire à attirer les placements.

Mais en ce qu’il s’agit d’entrainer des investisseurs dans le capital de ces nouveaux instruments de placements, la tâche sera plus rude. Le plan Geithner prévoit des procédures de sélection pour s’assurer de la solidité des investisseurs, ce qui exclut d’office certains hedge funds moins bien capitalisés.

L’éternel obstacle

Pour que ce plan fonctionne, il faudrait que les banques jouent le jeu. Et pour cela, elles devront être en mesure de délester de leurs actifs toxiques à un prix intéressant.

Tim Geithner propose un mécanisme d’appels d’offres par lequel seuls les investisseurs privés seront appelés à déterminer le juste prix.

Par ce biais, les actifs qui sont aujourd’hui bradés aux alentours de 25% à 45% de leur valeur nominale sur le marché pourraient être vendus à des prix remontant dans la fourchette de 55% à 95%, selon les estimations de Barclays Capital. Ce qui encourageait fortement les banques à participer au plan Geithner.

Pourtant, même à ces prix, les banques ne seront pas sorties de l’auberge, car, à ce jour, ces actifs sont encore inscrits à leurs bilans à des valeurs supérieures. «Les banques qui voudront participer au programme devront inscrire des pertes sur la valeur de leurs actifs», explique Sandeep Bordia, directeur de la stratégie de crédit résidentiel chez Barclays Capital.

Par l’inscription de ces pertes, le ratio de capital des banques sera entamé de nouveau, les entrainant dans un nouveau cycle de levée de capital.

«Nous pensons que les prix devraient être établis à un niveau qui n’entraine pas de pertes érodant le capital des banques. Ce qui est peu probable compte tenu du mécanisme de découverte des prix choisi», déclare Steven Alexopoulos, analyste chez JP Morgan Chase au Wall Street Journal.

Or, certaines banques ne peuvent tout simplement pas se permettre des pertes supplémentaires. Pour celles là, le plan Geithner est simplement le présage de nouvelles injections de capital, résultant en une nouvelle vague de dilution massive pour les actionnaires.

Après tout, le plan Geithner n’est pas uniquement composé de mesures pour la reprise d’actifs. Le Secrétaire au Trésor a aussi annoncé des tests de stress dont les résultats seront connus en avril prochain. Et pour les banques les plus faibles, l’option de rachat d’actifs sera écartée au profit de conversion des actions privilégiées en actions ordinaires, soit la quasi-nationalisation qui ne veut pas dire son nom.

C’est pourquoi Philip Finch d’UBS recommande aux investisseurs de privilégier les banques les mieux capitalisées et d’éviter celles qui jouent sur la corde raide.

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