Le maire de Québec Régis Labeaume imagine peut-être «moins spectaculaire» que l’annonce de l’amphithéâtre la requalification du boulevard Laurier, mais la vision d’avenir que la ville vient de présenter aura assurément plus d’impact sur le développement économique de la capitale. La porte d’entrée de Québec sera réaménagée en profondeur pour mettre fin à l’étalement urbain, stimuler l’économie et mettre en valeur un autre visage de la capitale.
«On mise en quelque sorte sur la bipolarité de Québec, on passera de sa modernité à son caractère patrimonial», a illustré le maire Labeaume.
Le secteur Ste-Foy, dont l’axe majeur est le boulevard Laurier, est le deuxième pôle économique en importance de l’agglomération de Québec. C’est la première destination de magasinage, la deuxième concentration de chambres d’hôtels et le lieu de 25 000 emplois. Mais c’est aussi une sorte de «no man’s land», où le piéton a la vie dure et où s’installe un désert la nuit.
Le Plan particulier d’urbanisme (PPU) présenté par le vice-président du comité exécutif François Picard prévoit une approche intégrée de la mobilité durable et du développement économique. Il mise sur la densification urbaine, l’embellissement du paysage et du mobilier urbain, la convivialité, un meilleur accès piétonnier, la bonification des espaces verts, une architecture contemporaine et la création d’une image de marque. Ce dernier élément, suggère-t-on, pourrait se faire par l’intégration d’œuvres d’arts sur les murs aveugles des centres commerciaux.
«Ce n’est pas de l’utopie, c’est faisable ce qui est sur la table, a affirmé le maire Labeaume. Le 31 décembre 2012, les consultations seront terminées et le zonage sera modifié.»
Le PPU prévoit la construction d’édifices allant jusqu’à 27 étages sur le côté nord du boulevard Laurier, qui selon M. Labeaume, est le seul endroit en ville où l’on peut construire à de telles hauteurs. Globalement, la densification du secteur ajoutera 450 000 mètres carrés d’espaces de bureaux, 12 000 mètres carrés d’espaces institutionnels, 130 000 mètres carrés d’espaces commerciaux, 30 000 mètres carrés de parc hôtelier et 2500 unités de logements.
«Nous ne faisons pas que travailler sur l’amphithéâtre – personnellement j’en fais une indigestion de l’amphithéâtre – on est en train de planifier et concevoir la ville des 25 à 50 prochaines années», a souligné Régis Labeaume.
Le coup d’œil en entrant dans la ville sera complètement différent. Exit les stationnements de surface, tout sera caché sous terre pour laisser place au bâti et à la verdure, mais sans réduire le nombre de voies de circulation. L’espace réservé aux piétons passera de 4% à 23% tandis que celui des stationnements de surface passera de 63% à 33%. L’objectif est de créer un milieu de vie attrayant dans lequel tout pourra se faire à distance de marche.
Le secteur de Ste-Foy situé à la tête du pont Pierre-Laporte sera aussi densifié. Plusieurs terrains vacants sont disponibles. La ville attend toutefois du ministère des Transports les plans de réaménagement des échangeurs avant de préciser ses projets.
