Le site patriomonial de Sillery

Le maire Régis Labeaume propose au gouvernement Marois une solution pour la mise en valeur des grands domaines du quartier Sillery, à Québec; que les citoyens voudraient soustraire à l’appétit des promoteurs immobiliers. La ville de Québec souhaite en quelque sorte offrir un étage supérieur à la Promenade Samuel-de-Champlain qui borde le fleuve en bas de la falaise.

«Nous faisons la proposition au ministère de la Culture et lui seul peut en disposer. Quand il aura décidé, nous on pourra travailler un Programme particulier d’urbanisme», a souligné le maire, en précisant plusieurs fois son désir de voir bouger les choses dans ce dossier qui «traîne à la ville depuis 125 ans selon nos calculs».

Le secteur des grands domaines compte plusieurs grands terrains appartenant à des communautés religieuses, lesquelles veulent les vendre en tout ou en partie parce que leurs effectifs vieillissants sont en forte baisse et parce qu’elles ont des besoins financiers. Plusieurs immeubles patrimoniaux sont en cause, de même que des espaces verts que la Coalition des citoyens de l’arrondissement historique de Sillery tient à préserver.

La ville a tenu compte de ces préoccupations dans sa proposition, mais aussi de ses objectifs de densification urbaine.

«Si on densifie dans Charlesbourg, on doit aussi densifier dans Sillery, mais là on est devant un lieu patrimonial donc nous avons aussi un devoir de conservation», a dit le maire.

La proposition de la ville prévoit la construction de 800 unités de logement (immeubles à étages et logements sociaux) dans le secteur, soit 33% de moins que ce que l’administration municipale précédente avait voulu en 2006. Le maire Labeaume veut protéger 260 000 m2 d’espaces verts, ce qui est beaucoup plus que les 180 000 m2 réclamés par la coalition citoyenne.

Pour y arriver, on suggère au gouvernement du Québec d’acquérir des terrains boisés de 58 000 m2 (notamment au Collègue Jésus-Marie) et de les confier à la Commission de la capitale nationale. Le reste viendrait des promoteurs immobiliers, qui seraient tenus de rétrocéder à la CCN de 30% à 40% des terrains où des constructions seraient permises.

Un sentier linéaire serait aménagé dans les hauteurs de la falaise et donnerait des vues splendides sur le Saint-Laurent. Il serait relié par funiculaire à la piste cyclable et aux sentiers de la Promenade Samuel-de-Champlain. Les espaces réunis constitueraient le plus grand parc de la ville de Québec; dépassant même les Plaines d’Abraham.

«On ne demande rien au gouvernement du Québec, on lui dit simplement qu’il pourrait faire ça. Quand on ne fait rien, la valeur des propriétés diminue et notre expérience du terrain nous dit que cette proposition est le compromis social qui permettrait de régler le problème», a affirmé M. Labeaume.