En moyenne annuelle sur 2009, "la croissance du PIB de la France devrait s'établir autour de -3%", prévient la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Le gouvernement revoit donc ses prévisions à la baisse, s'alignant sur celles des organisations internationales (OCDE notamment).

Dans son communiqué, l'Institut national de la statistique et des études économiques précise que la croissance du PIB est révisée de -0,3 point au troisième trimestre de 2008, et de -0,4 point au quatrième trimestre. Ce qui correspond à un chiffre révisé de -1,5% au quatrième trimestre 2004, indique la ministre de l'Economie dans son communiqué.

"Au vu de ces évolutions, Christine Lagarde estime, comme le Premier ministre, que la croissance du PIB en France devrait s'établir autour de -3% en moyenne annuelle pour l'année 2009", selon son communiqué. "Ce chiffre reflète, de façon mécanique, les replis du quatrième trimestre 2008 et du premier trimestre 2009.

"La France subit en début d'année, comme nos principaux partenaires économiques, les effets défavorables de la crise financière puis économique internationale, qui a éclaté en septembre dernier", rappelle la locataire de Bercy. Mais "les évolutions du PIB chez nos principaux voisins montrent que notre pays résiste mieux que ses principaux partenaires dans un contexte qui reste très défavorable", note-t-elle.

En Allemagne, le choc est en effet plus rude encore. Le Bureau fédéral des Statistiques annonce ainsi que l'économie s'est contractée de 3,8% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent. Il s'agit, selon le Bureau fédéral, de la plus forte baisse depuis l'entrée en application des statistiques trimestrielles de croissance en 1970.

En France, comme le souligne Christine Lagarde, les dépenses de consommation des ménages ont maintenu leur progression au cours de la même période (+0,2 % comme au trimestre précédent), selon l'Insee.

Il "faut absolument" que le gouvernement "change" de politique, a commenté la Première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, estimant que "la situation devient vraiment très, très grave". "Il y a 3.000 chômeurs de plus chaque jour depuis le début de l'année et nous nous enfonçons encore dans la récession.

"Le gouvernement (...) n'a pas pris la force et la profondeur de la crise", a-t-elle jugé. "Le gouvernement ne veut pas changer de politique. Il faut absolument le faire parce que là, la situation devient vraiment très très grave".

Au premier trimestre 2009, la chute du volume des échanges extérieurs se poursuit, qu'il s'agisse des exportations (-6% après -4,6% au quatrième trimestre 2008) ou des importations (-5,3% après -3%). Enfin, les variations de stocks contribuent pour -0,8 point à la croissance du PIB, après -0,7 point au quatrième trimestre 2008.

La production de biens accuse de nouveau une importante baisse au premier trimestre 2009 (-4,6%), avec une forte chute de la production manufacturière (-7%), que ce soit pour l'automobile (-12,8%), les biens intermédiaires (-7,4%), les biens d'équipement (-6,4%) et la productions de biens de consommation (-3,4%).

La production énergétique se replie (-2%) tandis que la filière agricole se maintient (-0,1%).

La exportations de biens accusent une nouvelle baisse (-7,2%), en particulier à cause des biens manufacturés (-8,1%). Les importations de biens de biens régressent également (-6,2%), avec -7% pour les produits manufacturés.

La production de la branche construction décroît de 1,2% ainsi que l'investissement (-1,4%). La production de services marchands diminue de -0,8%, en lien avec la contraction des emplois intermédiaires (-1,4%). Par contre, la production de services non-marchands progresse de 0,4%, tout comme la consommation effective des ménages (0,5%).