L'Accord sur le commerce intérieur (ACI) suscite une levée de boucliers chez les consommateurs et l'Union des producteurs agricoles (UPA).
À la tête d'une coalition regroupant, entre autres, Option consommateurs et l'ACEF Québec, l'UPA a imploré mardi le gouvernement Charest de ne pas entériner les dispositions agricoles contenues dans l'ACI.
Le temps presse pour l'UPA puisque la ratification de l'Accord est prévue la semaine prochaine, le 15 octobre, à Whitehorse, au Yukon. Le puissant lobby agricole soutient que l'ACI menace la "spécificité" de l'agroalimentaire québécois, notamment le mécanisme de gestion de l'offre, les règles d'étiquetage et les normes de composition des aliments.
En vertu de l'ACI, le Québec abdique ses pouvoirs en matière agroalimentaire aux profits du commerce et de l'industrie, a dénoncé le président-directeur général de l'UPA, Christian Lacasse, en conférence de presse à Québec.
Selon lui, une entreprise canadienne pourrait ainsi contester l'obligation, au Québec, d'utiliser du lait frais pour fabriquer du yogourt.
Pour l'UPA, l'ACI présage un nivellement par le bas des normes en matière agroalimentaire.
Mais le gouvernement n'a pas l'intention de reculer dans ce dossier. Le ministre de l'Agriculture, Claude Béchard, croit que le Québec sera parfaitement en mesure de défendre son agriculture dans le cadre de l'ACI.
De plus, le maintien de la gestion de l'offre a fait l'objet d'un consensus de toutes les provinces, a-t-il dit.