Une bonne part des déchets générés par un hôtel provient des cuisines. C'est donc de là que le virage vert est venu. Avec un chef exécutif soucieux d'environnement qui, dès son arrivée, a instauré diverses mesures sous le signe du développement durable.
"Si on ne fait pas attention à la planète, elle ne nous donnera rien de bon à manger en retour", dit Pierre Bolduc qui, outre sa toque de chef, porte aussi le chapeau d'environnementaliste.
Rapidement, le personnel de cuisine a appris à trier les déchets dans différents bacs. Le mouvement s'est ensuite étendu aux chambres, puis à l'hôtel. Une clause à la convention collective accorde même le temps nécessaire au recyclage pendant le travail !
En plus de mieux gérer les matières résiduelles, l'établissement s'est aussi efforcé d'en produire moins. L'utilisation de contenants de porcelaine plutôt que de plastique pour servir le beurre et le lait a permis d'épargner plus de trois millions de contenants. Même chose pour le sucre, qui est acheté en vrac. L'hôtel, qui privilégie l'achat local, a aussi conclu des ententes avec des organismes locaux pour leur acheminer shampooings, savons, mobilier ou denrées alimentaires.
Résultats : en 10 ans, les initiatives de compostage et de recyclage ont fait passer le taux de récupération des matières résiduelles de 1 % (1998) à 78 % (2008). Le Delta compte accroître cette proportion, tout en adoptant des mesures visant à réduire sa consommation d'énergie.
Le Delta Sherbrooke sert aussi d'exemple pour la chaîne hôtelière Delta et a influencé d'autres hôteliers de l'Estrie et d'ailleurs au Québec à prendre le virage vert. Le Delta partage également son expertise en gestion des matières résiduelles avec un grand nombre d'entreprises québécoises, et Pierre Bolduc est régulièrement sollicité comme conférencier.