L'est de l'Arctique envahi de microplastiques

Publié le 18/06/2020 à 16:11

L'est de l'Arctique envahi de microplastiques

Publié le 18/06/2020 à 16:11

Par La Presse Canadienne
Un bateau sur l'Océan

(Photo: La Presse canadienne)

Chelsea Rochman n’a pas été surprise quand presque chaque échantillon qu’elle a récupéré dans l’est de l’Arctique canadien contenait des petits morceaux de plastique et d’autres résidus laissés par les humains.

Toutefois, ce qui l’a intriguée était leur couleur. Et la raison a changé sa perception de sa garde−robe.

«Certaines des particules étudiées ne contenaient pas de microplastique», a mentionné Mme Rochman, scientifique de l’Université de Toronto qui a publié les résultats de ses recherches dans le journal Facets. 

«Elles contenaient plutôt du coton qui avait été coloré et utilisé dans les vêtements.»

Mme Rochman a récupéré des échantillons d’eau, de neige, de sédiments et de planctons à 36 endroits différents allant du sud de la baie d’Hudson jusqu’à Alert, à la pointe de l’île d’Ellesmere.

Ses collègues et elle ont trouvé du microplastique — des fragments de plastique de moins de cinq millimètres — et d’autres minuscules débris générés par les humains dans 90% des échantillons d’eau et de planctons et dans 85% des échantillons de sédiments. 

Même s’il s’agissait de la première recherche du genre dans l’est de l’Arctique, les résultats n’étaient pas étonnants. 

«Des études ont déjà trouvé du microplastique dans l’eau, la neige, la glace et les sédiments de l’Arctique», a noté Mme Rochman.

L’étude de Mme Rochman a cependant permis de trouver d’importants indices sur l’origine de ces résidus.

Premièrement, ils ne proviennent pas de l’Arctique. La distance de la communauté la plus proche n’avait pas d’impact sur la quantité de résidus dans les eaux.

Cela confirme les recherches précédentes qui suggéraient que les particules se déplacent vers le nord dans l’air ou les courants marins. 

«Il n’y a pratiquement rien qui indique que (les résidus) proviennent des communautés de l’Arctique», a confirmé Mme Rochman. 

Deuxièment, les résidus étaient souvent composés de fibres minuscules. La plupart contenait du coton, et non du plastique, et la majorité était bleue, provenant probablement de jeans, a−t−elle indiqué.

«Il y a un colorant appelé carmin d’indigo qui revient souvent (dans nos analyses). Il est utilisé dans les jeans bleus — parfois dans le polyester, mais surtout dans le coton.»

La concentration des fibres n’était pas particulièrement importante. Les données indiquent qu’en moyenne, on retrouvait une particule par quatre litres d’eau dans l’est de l’Arctique. Mais elles étaient partout et on ne sait pas «comment les microplastiques vont affecter l’écosystème de l’Arctique». 

Les études précédentes n’ont pas trouvé de différences importantes dans le taux de biodégradation du coton ou du polyester.

«Le coton est un peu plus rapide, mais la vitesse est malgré tout très lente», a mentionné Mme Rochman. 

Les colorants et autres additifs ajoutent une variable et un certain degré d’incertitude.

«Nous faisons des tests de toxicité dans notre laboratoire pour voir la différence entre le polyester et le coton, a indiqué Mme Rochman. Présentement, il n’y a pas de différence majeure, mais tout est encore à une étape préliminaire.»

Mme Rochman a noté que le niveau à la hausse de microplastique et d’autres résidus dans l’océan Arctique ne faisait qu’ajouter un facteur de stress environnemental sur un écosystème déjà menacé sur différents fronts — la fonte des glaces, la hausse de la température et de l’acidité des eaux et l’augmentation de l’activité humaine. 

L’ensemble des recherches effectuées continue de grandir, a−t−elle ajouté. 

«Il y a des études qui suggèrent que les microplastiques peuvent réduire la population de zooplanctons. Il y a des études qui démontrent comment les microplastiques affectent les organismes vivant sur le fond océanique.»

Mais il y a très peu d’informations au sujet des impacts sur la santé des humains. 

«Il doit y avoir plus de recherches. Les communautés locales veulent savoir quel est l’impact sur l’écosystème et comment ça pourrait se retrouver dans leur nourriture.»

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