Malgré les déceptions occasionnées par un Forum mondial de l'eau jugé trop timide par les ONG, il est clair que l'ère de l'eau facile tire à sa fin.

Organisé à Istanbul, le cinquième Forum mondial de l'eau qui s'est conclu dimanche n'a pas reconnu l'accès à l'eau potable comme étant un droit fondamental pour tous les êtres humains de la planète. C'est pourquoi les ONG et plusieurs pays ont exprimé leur déception.

Cependant, le texte final souligne nécessité d'atteindre la sécurité hydrique, d'économiser l'eau, de lutter contre la pollution des cours d'eau et de traiter les eaux usées. En ce sens, il traduit l'idée de la fin du gaspillage de cette ressource.

La déclaration stipule que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement constitue un «besoin humain fondamental», et non un «droit». Plusieurs pays, dont la France, l'ESpagne et la Suisse ont voulu inscrire la notion de droit à l'eau potable. Toutefois, les États-Unis et d'autres états tels le Brésil s'y sont opposés. Selon l'envoyé du journal Le Monde, l'attitude américaine s'expliquerait par «la crainte que ce droit n'ouvre la voie à une obligation, pour les pays riches, de financer l'accès à l'eau dans les pays pauvres». En outre, plusieurs gouvernements, dont certains en Afrique, sont réticents à «accepter la moindre contrainte extérieure, même sans valeur juridique opposable, concernant une ressource stratégique, qui relève de la souveraineté nationale».

A l'heure actuelle, comme le rappelle l'envoyé du journal La Croix, un milliard (G) de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, alors que 2,5 G d'individus n'ont pas accès à un système sanitaire décent et que 80% des maladies des pays en développement sont liées à la qualité de l'eau. Selon l'ONU, la demande mondiale d'eau douce devrait croître de 64 G de mètres cubes par an, d'ici à 2050.

Le forum est tenu au trois ans par Conseil mondial de l'eau, appuyé par l'Unesco.