Certes, l’accès au crédit est moins facile qu’avant mais cette conjoncture difficile n’a pas l’effet paralysant ressenti en occident, selon un sondage du cabinet Greenwich Associates auprès de 500 chefs de direction financière d’entreprises en Asie.
Depuis octobre dernier, le robinet du crédit en Asie s’est fermé pour le financement d’acquisitions, pour les produits structurés et pour certaines grandes dépenses d’investissement. Les entreprises éprouvent aussi des difficultés à obtenir des contrats de couverture (hedging).
Toutefois, lorsqu’il s’agit de financer le fonds de roulement ou des investissements courants pour assurer la continuité et la croissance des opérations, les institutions financières sont toujours partantes.
Seules 8% des entreprises interrogées disaient avoir des soucis pour financer des fonds de roulement en expansion. Et 6% d’entre elles disent être butées à des difficultés de financement pour des projets de croissance.
Agilité
«Les banques ont soutenu les entreprises dans leurs plans de croissance internes dans les marchés émergents», explique Markus Ohlig, consultant chez Greenwich Associates.
Mais si le crédit coule toujours, c’est que les entreprises ont fait preuve de prévoyance. Celles qui ont été brûlées par la crise financière asiatique en 1997, ont appris les leçons d’agilité pour affronter des situations extrêmes.
Ainsi ont-elles pris leurs dispositions pour renégocier leurs lignes de crédit dès que les premiers signes de crise sont apparus aux Etats-Unis et en Europe vers la fin de 2007 et au début de 2008. Les négociations étaient alors plus faciles.
De plus, depuis 1997, la plupart des entreprises opèrent avec des réserves en liquidités supérieures à la moyenne de leurs concurrents européens ou Américains.
Si bien que, quand les contractions de crédit ont gagné les marchés émergents, les entreprises asiatiques disposaient déjà d’une marge de manœuvre.