La mine Jeffrey, d'Asbestos, pourrra aller de l'avant avec son projet d'agrandissement, et exploitera un nouveau gisement souterrain de 200 millions de tonnes de chrysotile. Les pays réunis à Rome n'ont pas réussi à s'entendre sur la nécessité d'inscrire le chrysotile sur la liste des produits dangereux de la Convention de Rotterdam. L'opposition est venue de pays comme l'Inde, le Pakistan, le Vietnam et les Philippines. Le Canada n'a ainsi pas eu à défendre son industrie de l'amiante. Actuellement, 95 % du chrysotile québécois est exporté, principalement vers les pays en voie de développement. La question sera vraisemblablement débattue à nouveau lors de la prochaine réunion des pays membres de la Convention de Rotterdam, l'an prochain. "C'est un jour triste pour la Convention parce qu'on vient de démontrer que les intérôts commerciaux peuvent avoir préséance sur les recommandations scientifiques", a déclaré Pat Martin, ancien mineur d'amiante et député néo-démocrate canadien présent à la réunion. Kathleen Ruff, coordonnatrice de l'Alliance pour la Convention de Rotterdam, un lobby anti-amiante, a fait une mise en garde : "La convention risque de devenir une véritable risée. Les produits inscrits sur sa liste seront ceux qui ne sont soutenus par aucune industrie. Les produits dangereux exportés dans les pays pauvres n'y figureront pas, en raison de pressions politiques et commerciales". Un ajout du chrysotile sur la liste noire aurait mis en péril l'industrie québécoise, qui génère 700 emplois. Le gisement connu le plus important du monde occidental se trouve à Asbestos. C'est toute la production canadienne de chrysotile qui est concentrée dans les Cantons-de-l'Est : plus précisément les mines Bell et Lac d'amiante, propriétés de LAB Chrysotile, situées à Thetford Mines, et la mine Jeffrey de Mine Jeffrey, située dans la ville d'Asbestos. Le chrysotile représente aujourd'hui environ 99 % de la production et du commerce de l'amiante à l'échelle mondiale. Il est utilisé pour le développement d'infrastructures (produits de chryso-ciment), pour l'approvisionnement en eau, les services d'égouts et la construction domiciliaire. L'industrie canadienne du chrysotile, de môme que les gouvernements du Canada et du Québec et les syndicats nationaux soutiennent qu'une utilisation contrôlée du chrysotile est sans risque. Pour aller plus loin : La Presse http://www.chrysotile.com/fr/index.aspx http://www.sierraclub.ca/national/programs/health-environment/toxics/asbestos-factsheet.shtml http://www.asbestos-institute.ca/safemanual/content.html http://www.nrcan.gc.ca/mms/cmy/contenu/2006/23.pdf