FIER: Québec pourrait tolérer les apparences de conflit d'intérêts

Publié le 01/07/2009 à 00:00

FIER: Québec pourrait tolérer les apparences de conflit d'intérêts

Publié le 01/07/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Malgré la vive controverse qui a ébranlé ces fonds d'investissement le printemps dernier, l'hypothèse n'est pas rejetée par Louis Roquet, qui préside le comité d'experts mandaté par le gouvernement Charest pour revoir les règles de gouvernance des FIER.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Roquet n'a pas exclu que les administrateurs de FIER puissent continuer à injecter des fonds publics dans des entreprises dont ils sont actionnaires, même s'il admet qu'il y a là apparence de conflit d'intérêts.

"La première version de l'histoire, c'est de dire que ça n'a pas de bon sens. Tu vas chercher de l'argent du gouvernement et tu l'investis dans ta propre compagnie, sans avoir à donner de rendement pendant cinq ans. Atroce, il faut crucifier le monsieur", reconnaît celui qui était jusqu'à tout récemment président et chef de l'exploitation de Desjardins Capital de risque.

Toutefois, selon lui, il faut tenir compte du fait que le capital de risque n'apparaît pas "naturellement" dans les régions, où il n'y a pas de gestionnaires professionnels.

Son comité pourrait donc conclure que certains compromis sont nécessaires afin que les FIER puissent jouer leur rôle, susciter l'injection de capital de risque et soutenir le démarrage d'entreprises.

"Quels sont les compromis qui sont raisonnables? C'est un peu le genre de questions auxquelles on tente de répondre", explique M. Roquet, selon qui il faut être de mauvaise foi pour croire que des promoteurs vont investir dans un mauvais projet seulement par amitié.

"De penser que les gens d'affaires sont assez imbéciles pour faire des mauvais investissements dans un projet parce que c'est leur 'chum' qui le pilote, c'est se raconter des histoires", dit-il.

Selon lui, il faut aussi réaliser que "des Marcel Dutil, qui investissent dans plusieurs projets pour stimuler l'économie de leur région, il y en a très peu au Québec".

Le spécialiste estime que l'accès au conseil d'administration d'un FIER pour un homme d'affaires peu connu d'une région peut constituer un atout qui l'aidera à intéresser des partenaires d'importance à ses idées.

Le gouvernement du Québec a déjà injecté 200 millions $ dans les FIER et s'apprêtait à verser 60 millions $ supplémentaires lorsque ces fonds ont été plongés dans la controverse en raison des révélations de l'opposition péquiste.

L'ex-député François Legault a notamment affirmé que Valier Boivin et Pietro Perrino, deux proches du Parti libéral du Québec, se sont placés en conflit d'intérêts en administrant les FIER Ville-Marie et Boréal, qui ont investi dans quatre entreprises dont ils étaient actionnaires.

Par ailleurs, l'opposition officielle a questionné le fait que les FIER soient autorisés à investir 50 pour cent de leurs fonds dans des entreprises situées à l'extérieur de leur région d'origine.

Malmené à l'Assemblée nationale pendant deux semaines, le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, a ensuite demandé au Vérificateur général (VG) du Québec de scruter tous les projets appuyés par les FIER, puis a mandaté le comité d'experts pour revoir les règles de gouvernance.

"Ce que je cherche, c'est si les règles de conflits d'intérêts devraient être resserrées. Il faut donner confiance aux gens que les fonds publics sont bien gérés", avait déclaré à l'époque M. Bachand, qui a depuis été remplacé par Clément Gignac au ministère du Développement économique.

Même si le ministre Bachand souhaitait obtenir des recommandations dès le mois de juin, le comité présidé par Louis Roquet attendra que le vérificateur, Renaud Lachance, dépose son rapport en octobre avant de soumettre le sien.

M. Roquet a justifié ce retard par la complexité du dossier et par l'importance, selon lui, de connaître le point de vue du VG avant que les experts ne suggèrent les modifications à apporter aux règles de gouvernance.

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