Au terme du procès, la juge Eve Petras a conclu qu'une journaliste avec autant d'expérience aurait dû tenter de contacter La Presse, Gesca ou Radio-Canada afin de valider ses informations, ce qu'elle a reconnu n'avoir pas fait lors de son témoignage.
Le tribunal estime par ailleurs que Sophie Durocher n'a pas agi de "mauvaise foi", mais qu'elle a néanmoins "agi d'une façon négligente, et peut-être avec une certaine malice ou mépris envers" Radio-Canada et Gesca.
La défense a tenté de plaider qu'à titre de chroniqueuse, Sophie Durocher avait le droit d'exprimer son opinion, même erronée, un argument avec lequel la Cour supérieure s'est dite en désaccord.
"Le Tribunal, après avoir entendu tous les témoins (...), a conclu que Radio-Canada n'a jamais cherché à obtenir le droit pour Cyberpresse de diffuser le débat des chefs et encore moins gratuitement", peut-on lire dans le jugement de 40 pages.
Dans ce jugement, daté du 5 août, la juge Petras a donc ordonné le retrait de l'article du site Internet Canoë dans les 48 heures suivantes.
La magistrate a également sommé Sun Media et Canoë.ca de publier un rectificatif et des excuses le premier vendredi suivant la date à laquelle le présent jugement deviendra exécutoire.
Le texte devra se trouver en deuxième page de la section Arts et Spectacles du Journal de Montréal, "avec une visibilité et un format au moins équivalents à celui de l'article en cause", a précisé le tribunal.
Québecor, propriétaire de Sun Media, a indiqué mercredi sur son fil Twitter qu'il en appellera de ce jugement.
En plus de La Presse et du site Cyberpresse, devenu depuis "LaPresse.ca", Gesca est propriétaire de six autres quotidiens, et est également copropriétaire de La Presse Canadienne.