Frank Zampino, ancien président du comité exécutif de la ville de Montréal [Photo : www.ceic.gouv.qc.ca]
L'ancien président du comité exécutif de la ville de Montréal, Frank Zampino, a prévenu son ami et responsable du financement d'Union Montréal, Bernard Trépanier, qu'il ne voulait pas voir d'entrepreneurs en construction ou d'ingénieurs dans son bureau, mais il admet qu'il est allé luncher avec certains d'entre eux.
Devant la Commission Charbonneau lundi, M. Zampino a admis être allé luncher avec Paolo Catania, de Catcan, après que celui-ci lui ait remis sa carte d'affaires, lors d'un cocktail de financement. Et c'est l'entrepreneur qui a payé l'addition pour les deux.
L'entrepreneur lui aurait simplement dit qu'il n'avait jamais partagé de lunch avec lui et qu'il voulait lui expliquer ce qu'il faisait à Montréal. Il faisait du développement des affaires, a souligné M. Zampino.
M. Zampino a soutenu qu'il écoutait alors l'entrepreneur et qu'ensuite, il ne faisait que le rediriger vers le département approprié de la Ville. Rencontrer un entrepreneur était une simple question de « politesse » et de « courtoisie », a-t-il précisé, non pour donner des informations privilégiées.
Pourtant, du même souffle, M. Zampino a dit à la commission qu'il avait été bien clair avec son vieil ami Bernard Trépanier, qui s'occupait du financement pour Union Montréal, affirmant qu'il ne voulait pas voir de « parade » d'ingénieurs ou d'entrepreneurs en construction dans son bureau de président du comité exécutif de la Ville.
Tout dépend de la personnalité du fonctionnaire
Interrogé par la juge France Charbonneau, M. Zampino a assuré avoir accepté de luncher avec l'entrepreneur « sans arrière-pensée » et sans avoir favorisé ultérieurement qui que ce soit.
M. Zampino a aussi expliqué qu'il ne voyait pas de problèmes dans le fait que des fonctionnaires de la Ville aient joué au golf ou aient reçu des billets de hockey de la part d'entrepreneurs en construction, si ceux-ci ne les ont pas favorisés et n'ont pas transgressé les règles.
Selon son témoignage, tout dépend de la personnalité du fonctionnaire en question, de sa capacité à résister aux cadeaux et faveurs qu'il reçoit de la part d'un entrepreneur ou d'une firme de génie-conseil.
La juge Charbonneau lui a toutefois rappelé que l'apparence de conflit d'intérêts ne nécessitait pas que des règles soient transgressées, qu'il s'agit d'une impression laissée par une trop grande proximité entre deux personnes ayant une relation d'affaires.
M. Zampino a par ailleurs admis avoir reçu des bouteilles de vin, durant la période des Fêtes, de la part de bureaux d'ingénieurs, de bureaux d'avocats, mais pas d'entrepreneurs en construction.