Changement climatique : les grandes sociétés sont les plus actives, mais…

Publié le 12/10/2010 à 20:34

Changement climatique : les grandes sociétés sont les plus actives, mais…

Publié le 12/10/2010 à 20:34

Parmi les entreprises canadiennes inscrites en bourse, ce sont surtout les grandes sociétés qui ont élaboré des stratégies et adopté des pratiques efficaces pour gérer les changements climatiques, et qui sont ouvertes à les communiquer. Toutefois, elles tardent à adopter des objectifs de réduction de leurs émissions et à se doter de mécanismes de vérification de leurs actions par un tiers, comparativement aux entreprises d'autres pays.

C'est ce qui ressort du rapport du Carbon Disclosure Project (CDP) de 2010, publié par le Conference Board du Canada. Tous les ans, le CDP demande à 4 700 des plus grandes sociétés du monde - y compris les 200 plus grandes entreprises inscrites à la Bourse de Toronto d'après leur capitalisation boursière - de divulguer leurs stratégies de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et les changements climatiques.

Selon le rapport, les plus grandes sociétés productrices de GES sont plus susceptibles d'avoir une stratégie globale de lutte contre les changements climatiques. Dans les secteurs industriels qui produisent le plus de GES, 70 % des répondants prennent ou comptent prendre des mesures de lutte contre les changements climatiques, comparativement à 58 % dans les secteurs à faibles émissions.

Les résultats canadiens de 2010 indiquent un fort niveau d'engagement et de leadership à la direction des plus grandes entreprises. Plus des trois quarts, des répondants ont indiqué que le conseil d'administration, un comité du conseil ou l'un de ses membres était responsable du dossier des changements climatiques au sein de leur entreprise.

«Ce niveau d'engagement montre que les répondants intègrent la question des changements climatiques à leurs plans stratégiques et opérationnels, et qu'elle influence leurs décisions de gestion», a déclaré Gilles Rhéaume, vice-président des politiques publiques du Conference Board du Canada.

Le Conference Board note que ce sont surtout les plus grandes entreprises qui ont répondu à la demande d'information. Les 92 entreprises qui ont répondu à la demande d'information en 2010 représentent collectivement 73 % de la capitalisation boursière combinée de 1,1 trillion de dollars CAN des 200 sociétés à qui la demande a été envoyée. Près de 80 % des sociétés ayant une capitalisation boursière supérieure à 10 milliards de dollars CAN ont répondu, comparativement à 28 % des sociétés faisant partie du groupe caractérisé par la plus petite capitalisation boursière (de 100 millions de dollars CAN à 1 milliard de dollars CAN).

«Le taux de réponse global a légèrement diminué par rapport aux deux années précédentes, mais il se situe dans la moyenne sur cinq ans du CDP au Canada», a déclaré M. Rhéaume.

Les chefs de file de la communication de l'empreinte climatique

Le Carbon Disclosure Project souligne 15 entreprises qui se distinguent par leurs pratiques exceptionnelles de communication de l'empreinte climatique. Les récipiendaires de cette année sont :

  • ARC Energy Trust
  • Banque nationale du Canada
  • Banque Royale du Canada
  • Barrick Gold
  • Cameco Corporation
  • Cenovus Energy
  • Emera Inc.
  • Groupe financier BMO
  • Métaux Russell
  • Nexen
  • Pason Systems
  • SNC-Lavalin
  • Stantec
  • Telus
  • TransAlta Corporation

Comparaisons internationales

La performance des entreprises canadiennes par rapport à celle d'entreprises comparables d'autres pays ou régions a peu changé de 2009 à 2010.

Le taux de réponse des entreprises canadiennes, à 46 % en 2010, est inférieur à celui des 300 entreprises européennes visées (84 %), des 80 entreprises du Brésil (72 %), des 500 entreprises des États-Unis selon S&P (69 %), des 200 entreprises des pays nordiques (65 %) et des 200 entreprises allemandes (61 %). Le taux de réponse du Canada est semblable à celui des 600 entreprises du Royaume-Uni selon la FTSE (51 %), des 200 entreprises de l'Australie (47 %) et des 500 entreprises du Japon (41 %). Il est supérieur à celui des sociétés françaises et italiennes.

Les entreprises canadiennes ont amélioré leur classement en matière de communication ou de rendement par rapport aux autres pays ou régions dans trois domaines : l'engagement avec ceux qui élaborent les politiques relatives aux changements climatiques; le taux de réponse global et le pourcentage de répondants qui perçoivent des risques et des occasions d'affaires  liés à la réglementation.

«Les sociétés canadiennes prennent toutefois du retard en ce qui concerne l'établissement d'objectifs de réduction des émissions et la vérification des données par des tiers», a déclaré M. Rhéaume. «Ce retard s'explique peut-être par l'absence de politiques fermes sur les changements climatiques en Amérique du Nord, contrairement à ce qu'on observe en Europe et en Scandinavie où les politiques sont bien établies.»

 

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