Les consommateurs, citoyens ou entreprises, devront débourser pour couvrir les émissions de GES liées à leurs activités. La facture des distributeurs pétroliers et gaziers, qui devront acheter les droits d'émission de GES aux enchères, leur sera directement refilée. Cette hausse d'au moins 2 cents le litre, qu'on pourrait considérer comme une nouvelle taxe sur l'essence, augmentera au fil des ans à mesure que les distributeurs devront acheter de nouveaux droits d'émission. Elle sera appliquée à la pompe (l'essence et le diesel), à la maison (le propane, le gaz naturel et le mazout léger) et en entreprise (le gaz naturel ainsi que le mazout léger et lourd). Et ce, au moment où d'autres pressions se font sentir pour augmenter les taxes sur l'essence.
Un changement de cap rapide est nécessaire
Le gouvernement du Québec vient ainsi créer un climat d'incertitude et accroître le fardeau des entreprises et des citoyens qui ignorent le choc qui les guette. En fait, ce qui étonne le plus, c'est qu'à la veille de son application, ni les citoyens ni les entreprises ne sont informés de ce qui les attend.
De plus, d'ici la fin de 2020, le gouvernement du Québec devrait avoir perçu environ 3 milliards de dollars par la vente aux enchères des droits d'émission. Mais où ira cet argent ? Aucun plan complet n'a encore été publicisé pour comprendre comment les sommes amassées aideront les citoyens et les entreprises à réduire leurs émissions.
Bref, bien que ce système soit une voie d'avenir souhaitable, en l'absence d'autres acteurs nord-américains, le gouvernement du Québec a le devoir de prévoir des changements à court terme au programme, qui permettront à nos entreprises de rester concurrentielles. Nous allons également le soutenir dans sa recherche d'autres partenaires. Le développement durable repose sur trois dimensions : l'environnement, la communauté et l'économie. Dans le projet actuel de Bourse du carbone, le développement économique n'y trouve pas son compte.
Contactez-nous à redactionlesaffaires@tc.tc
À lire aussi:
Changements climatiques: «la plus grande menace, mais aussi la plus grosse occasion»