Beau temps, mauvais temps, Goldman gagne toujours

Publié le 21/05/2010 à 12:06

Beau temps, mauvais temps, Goldman gagne toujours

Publié le 21/05/2010 à 12:06

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Lorsqu’elle a présenté ses derniers résultats trimestriels, Goldman Sachs a révélé avoir fait un profit à tous les jours sur ses activités de « trading ». Ensuite, il fut révélé que le courtier new-yorkais avait perdu de l’argent pendant seulement 11 jours au cours des derniers 12 mois.

Bien sûr, le marché a été plutôt porteur depuis le creux de mars 2009, mais cette performance extraordinaire de Goldman Sachs ne tient pas seulement, ou même surtout, à ce facteur.

La raison première de ce succès vient du fait que Goldman fait beaucoup de transactions sur ses propres fonds, que le marché monte ou baisse.

En fait, Goldman utilise des produits dérivés, des contrats à terme et des « swaps » de crédit pour profiter des moindres tendances des marchés financiers sur les actions, les obligations, les bons du trésor, les devises, les denrées, les métaux, etc.).

Tu perds, je gagne

Il est même cocasse, sinon inquiétant, que Goldman fasse presque toujours de l’argent, même si ses clients en perdent.

L’agence Bloomberg rapportait ces jours derniers que sept des neuf grandes recommandations d’investissements faites au début de 2010 par Goldman Sachs ont fait perdre de l'argent aux investisseurs qui les ont suivies. Ces recommandations portaient surtout sur des devises et des indices boursiers.

Si Goldman Sachs réussit mieux que ses clients, c’est surtout parce qu’elle est plus agile dans le marché, grâce à ses modèles mathématiques sophistiqués. Ces modèles lui permettent de prendre des positions rapidement dans les marchés peu importe ce qu’il s’y passe, réussissant ainsi à saisir toute occasion qui se présente, sans égard aux tendances qui apparaissent dans les marchés.

Intention malveillante ?

Dans sa comparution récente à Washington, des membres du Congrès américain ont accusé Goldman Sachs d’avoir vendu des produits qu’elle savait mauvais, mais qu’elle avait vendus à découvert pour elle-même sachant que ces produits allaient mal tourner.

Lloyd Blankfein, son chef de la direction, a répondu que Goldman vendait des produits à des clients sophistiqués (caisses de retraite, hedge funds, etc.) qui savaient ce qu’ils faisaient et que, pour sa part, elle prenait différentes positions dans le marché pour se protéger face à ce qui pourrait arriver. Lloyd Blankfein a déclaré qu'il ne fallait faire de lien entre ces deux actions. Il a aussi nié que Goldman puisse avoir agi avec l’intention de faire de l’argent sur de mauvaises stratégies proposées à des clients.

Malgré ces démentis, un doute persiste à cause de la sophistication des outils utilisés par Goldman, de l'importance de ses fonds propres et de sa capacité à mener de telles opérations.

C'est pourquoi, Goldman fait l’objet d’une poursuite au civil par la Securities and Exchange commission, d’une enquête au criminel et de différentes poursuites d’investisseurs, qui estiment avoir été floués intentionnellement par le courtier new-yorkais.

C’est une histoire à suivre…

 

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