Analyse: et s'il fallait craindre l'inflation

Publié le 10/03/2009 à 00:00

Analyse: et s'il fallait craindre l'inflation

Publié le 10/03/2009 à 00:00

À un taux directeur de 0,5%, la marge de manouvre de la Banque du Canada n’est pas très large. Certes, elle pourra donner un dernier coup de pouce avec une baisse de 25 points de base, largement anticipée parmi les économistes. Mais si elle veut aller plus loin, il faudra chercher d’autres solutions.

La voilà lancée sur la voie de l’assouplissement quantitatif, suivant celle tracée par le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke. On attend les détails à la publication du rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada en avril prochain.

La Banque du Canada a deux cartes à jouer :

L’assouplissement quantitatif, qui consiste à gonfler son bilan de titres qui devraient figurer au bilan des institutions financières, afin de laisser à ces mêmes institutions la marge de manœuvre pour prêter davantage. Ce qui équivaut à créer de la monnaie, autrement dit, la planche à billets.

Ou l’assouplissement direct du crédit, qui consiste à court-circuiter les banques commerciales pour accorder elle-même du crédit aux opérateurs.

Ainsi faut-il s’attendre à plusieurs initiatives: élargissement des titres admissibles pour des prises en pension achat de papier commercial adossé à des actifs, ou encore achat d’obligations d’entreprises canadiennes sont les options que Michael Gregory de la BMO et Pascal Gauthier de TD Securities évoquent dans leurs chroniques.

Voilà de quoi relancer l’économie permettant au Canada d’amorcer la reprise avant tout le reste du monde, comme le prévoit le premier ministre Stephen Harper.

Cette idée, qui, un an plus tôt, serait apparue obscène, est passée comme une lettre à la poste. Les économistes ne s’aventurent pas à s’y opposer. Mais quelques voix s’élèvent tout de même pour mettre en garde contre les risques associés à l’assouplissement quantitatif.

À la CIBC, l’économiste en chef adjoint, Avery Shenfeld, avertit ses clients : craignez plutôt l’inflation que la dépression!

Pour Martin Murenbeeld, analyste chez Dundee Securities, les décideurs laisseront courir les stimuli monétaires trop longtemps, alimentant une nouvelle vague d’inflation.

L’analyste cite à ce titre le témoignage du président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke devant le Congrès américain. Ce dernier avouait que, lorsque l’économie aurait repris son cours normal, les déficits budgétaires étaient appelés à se dégonfler et la politique monétaire à changer de cap. Un exercice qui exigera des décideurs qu’ils «exercent un jugement difficile».

Pour Martin Murenbeeld, toujours pétris de crainte d’entrainer l’économie dans un scénario de récession profonde, voire de dépression, les décideurs opteront d’attendre jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour éviter l’inflation.

Il recommande donc à ses clients de s'y préparer. Le placement parfait dans ce contexte demeure l'or, malgré le retrait relatif de l'once sur les marchés.

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