Accusé de privatiser l'Amazonie, Lula est cloué au pilori

Publié le 15/07/2009 à 13:57

Accusé de privatiser l'Amazonie, Lula est cloué au pilori

Publié le 15/07/2009 à 13:57

Par lesaffaires.com

Les militants écologistes n'épargnent pas une des figures emblématiques de la gauche sud-américaine, le président brésilien Lula, qui vient de régulariser l'occupation d'immenses territoires de l'Amazonie, aussi grands que l'Allemagne et l'Italie réunis.

Une nouvelle loi donnera des titres de propriété aux occupants de 674,000 km2 de terres publiques de la forêt amazonienne. Ces terres, d'au plus 15 kilomètres carrés chacune, ont été colonisées depuis une trentaine d'années par de petits agriculteurs dans l'illégalité, sans détention de titres de propriété. Même si la loi oblige les nouveaux propriétaires à garder intacts 80% de leurs terres, elle suscite beaucoup d'opposition de la part des milieux écologistes qui accusent Lula de «privatiser» l'Amazonie, selon les termes de Greenpeace.

Lors de la récente remise, au président brésilien, du prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, les militants de Greenpeace sont directememnt intervenus afin de demander un engagement plus ferme pour la protection de l’Amazonie.

Greenpeace a tout d'abord demandé la restitution des 122,000 euros du prix Houphouët-Boigny aux «victimes» des changements climatiques au Brésil. Ensuite, l'organisme a vivement attaqué les actions du président brésilien dans le dossier amazonien.

«Il y a un gouffre entre le discours du président, notamment à l’étranger, et les actions que son gouvernement entreprend contre la déforestation. Il est grand temps que Lula fasse preuve d’un peu de cohérence et que la protection de l’Amazonie devienne une priorité de son gouvernement», a dit Joao Talocchi, chargé de campagne climat pour Greenpeace Brésil.

Davantage de déforestration

L'ONG Imazon estime que la loi aggravera le défrichement de la forêt. «Le sol étant peu fertile en Amazonie, cela va revenir moins cher à ceux qui vont recevoir un titre de propriété d'aller défricher ailleurs plutôt que d'investir dans l'amélioration de la productivité du lopin dont ils vont devenir propriétaires», estime Paulo Baretto, d'Imazon.

Selon Greenpeace, la loi multiplierait par deux le pourcentage de forêt pouvant être déboisé dans une propriété. A l'heure actuelle, l’élevage bovin serait responsable de 80% de la déforestation, faisant du Brésil le quatrième plus gros producteur de gaz à effet de serre au monde.

La réponse de Lula

Le président brésilien affirme, pour sa part, qu'il revient aux «pays riches» d'en faire davantage.

«Les pays pollueurs doivent assumer leurs propres responsabilités et réduire les émissions à effet de serre. Les pays riches ne peuvent se limiter à verser leur argent pour l'Amazonie. Il faut arrêter la pollution de la planète, nous devons discuter le modèle de consommation : les voitures vont-elles continuer à marcher avec du combustible fossile ou avec les nouveaux carburants propres?», a récemment dit le président brésilien.

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