« Il nous faut un véritable Fonds des générations »

Publié le 09/04/2011 à 00:00, mis à jour le 15/04/2011 à 14:37

« Il nous faut un véritable Fonds des générations »

Publié le 09/04/2011 à 00:00, mis à jour le 15/04/2011 à 14:37

Par Suzanne Dansereau

Ugo Lapointe est porte-parole de la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine

Le gouvernement Charest s'apprête à déposer son Plan Nord. Le budget récent de Raymond Bachand nous a donné un aperçu du cadre financier. Qu'en pensez-vous ?

Le fonds qu'a créé le ministre des Finances est petit et se limite à financer des dépenses d'infrastructures dans le Nord. Or, le boom qui s'en vient est gigantesque. Rien que pour le fer, on parle d'investissements privés de plus de 15 milliards de dollars (G$). Ce qu'il nous faut, c'est un Fonds des générations dans lequel on placerait nos redevances pour en faire bénéficier les générations futures. Ces ressources minières, non renouvelables, nous appartiennent ! Regardons ce que la Norvège a fait avec ses développements de pétrole et de gaz : son Fonds vaut maintenant 400 G$; c'est le bas de laine des Norvégiens ! L'Alberta l'a fait aussi, mais elle n'a pas été assez sévère.

Que pensez-vous du processus de consultation du Plan Nord ?

L'effort était louable. Malheureusement, il y avait à la table un déséquilibre des intérêts. À la Table des partenaires [la structure principale de négociations], sur 25 personnes, il n'y avait qu'un représentant de l'environnement et un du développement durable. Et il a fallu se battre pour qu'ils se fassent accepter. Au groupe de travail sur les mines, où je siégeais à titre de représentant environnement, je faisais face à une vingtaine de personnes qui défendaient toutes le même intérêt : celui de l'industrie. Il y avait un autochtone, mais il représentait une société d'exploration minière; celui qui défendait le développement durable était André Gaumond, président de Mines Virginia. Certains élus, censés être les porte-parole de leurs communautés, portaient aussi un chapeau industriel. Il n'y avait pas de juste équilibre entre les points de vue économique, social et environnemental. Comme si tous les gens n'avaient qu'un signe de dollar dans les yeux et qu'ils avaient oublié l'importance de poser des balises strictes. On ne devrait pourtant pas répéter ce qui s'est produit en Abitibi.

Est-on prêt pour le Plan Nord ?

Que non ! On n'a pas de stratégie énergétique, et on n'a pas renouvelé notre législation minière. De plus, il faudrait faire une étude d'impact social et environnemental sur l'intégralité du projet avant de se lancer. Le Plan Nord touchera les générations futures. Nous avons l'occasion d'en faire un développement modèle, ne la ratons pas.

CV

Nom : Ugo Lapointe

Fonction : Porte-parole

Organisation : Coalition Pour que le Québec ait meilleure mine

Diplômé en génie géologique, spécialisé en exploration minière, M. Lapointe dirige cette coalition qui regroupe une quinzaine d'organismes. Sa mission est de promouvoir les meilleures pratiques sociales et environnementales dans le secteur minier.

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