Un ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Barack Obama a affirmé jeudi que le rejet du projet d'oléoduc Keystone XL représenterait un véritable cadeau pour le président russe Vladimir Poutine, et un coup dur aux efforts des États-Unis pour une plus grande indépendance énergétique.
Témoignant devant un comité du Sénat devant déterminer si le projet est dans l'intérêt des États-Unis, James Jones a affirmé que la rareté de l'énergie est une arme géopolitique puissante, évoquant diverses périodes en Iran et au Venezuela, l'invasion par Saddam Hussein du Koweït, et les menaces par Oussama ben Laden d'attaques contre des infrastructures énergétiques.
M. Jones a fait valoir que le plus récent exemple est l'Ukraine, où la crainte alimentée par la Russie de prix du gaz plus élevés a un effet non seulement sur la gouvernance du pays mais aussi sur la capacité plus large de l'Europe à imposer des sanctions économiques.
Il a affirmé que les gouvernements intimidateurs dans le monde observent le débat sur Keystone et espèrent voir les États-Unis rejeter l'occasion d'une plus grande indépendance énergétique.
Il a décrit Keystone comme faisant partie d'un boom énergétique plus large en Amérique du Nord, qu'il a qualifié d'occasion historique à la suite de décennies d'instabilité et d'expériences militaires à l'étranger pour s'assurer des sources pétrolières. Selon M. Jones, le rejet de Keystone reviendrait à renforcer le jeu du président Poutine.
Il a ajouté que des actions étaient requises à l'égard des changements climatiques, tout en ne disant pas voir comment l'oléoduc Keystone pouvait être déterminant sur cette question.
L'administration Obama étudie actuellement le projet de TransCanada (TSX:TRP), qui souhaite acheminer le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta vers les raffineries du Texas. Une décision est attendue d'ici quelques mois.
