La tendance observée dans les épiceries canadiennes au cours des derniers mois devrait se poursuivre en 2014: les prix des aliments vont stagner, voire diminuer.
C’est du moins ce que prévoit une équipe de chercheurs de l’Université de Guelph, dans une étude annuelle sur le prix des aliments.
L’accroissement de la concurrence dans le secteur de l’alimentation en 2013 a changé la donne, dans un marché qui était depuis quelques années dominé par une poignée d’acteurs nationaux, Metro, Loblaw et Sobeys.
«Le marché du détail canadien a connu des changements importants en 2013. L’arrivée de Target au Canada au début de l’année a forcé Loblaw et Walmart à maintenir les prix bas», observe Sylvain Charlebois, un des auteurs de l’étude, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures du Collège en management et études économiques de l’Université de Guelph.
L'acquisition de la chaîne Safeway par Sobeys dans le cadre d'une transaction de 5,8G$ annoncée cet été a aussi changé la dynamique pour les acteurs en place. Cette transaction a fait perdre à Metro une partie de son pouvoir d'achat, car le détaillant québécois faisait partie, avec Sobeys, du regroupement d'achat UGI, qui représentait 34% du marché de l'alimentation au pays, comme le soulignait notre blogueur François Pouliot en juin dernier.
Cette concurrence plus corsée, jumelée à la précarité des finances des ménages canadiens, s’est déjà fait sentir dans les plus récents résultats de Metro et de Loblaw. Cette dernière a d'ailleurs abaissé ses prévisions financières pour l'exercice 2013 à la mi-novembre.
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M. Charlebois admet que l’étude annuelle qu’il réalise sur le prix des aliments avait sous-estimé l'an dernier les conséquences qu’entraînerait l’intensification de la concurrence au pays.
Il souligne que les acteurs non tradionnels, dont les pharmacies, vendent à perte certains produits alimentaires de base, ce qui force les Loblaw, Metro et autres détaillants d’alimentation traditionnels à abaisser leurs prix.
Ceci, dans un contexte où les dépenses des Canadiens pour se nourrir affichent une faible croissance, notent les auteurs de l’étude. Selon eux, ces dépenses devraient augmenter de 0,3% à 2,6% en 2014. Seule la catégorie des produits de la mer devrait croître plus rapidement, soit de 3% à 5%.
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