L'administrateur judiciaire de Christian Lacroix espère recevoir d'ici deux jours au plus tard une offre de reprise de la part d'un cheikh d'Ajman, l'un des Emirats arabes unis, a-t-on appris mercredi au cabinet de Régis Valliot.
"On attend incessamment une offre qui serait pleinement satisfaisante en assurant le plein emploi" et en reprenant "toutes les activités: haute couture, prêt-à-porter et contrat de licence", a déclaré Régis Valliot à l'Associated Press. "Elle serait dotée de nouveaux fonds propres conséquents autour de 70 millions d'euros.
"C'est une solution idéale qui semble se dessiner et il nous tarde de la voir se concrétiser", a confié l'administrateur judiciaire. "J'espère aujourd'hui au plus tard", a-t-il ajouté, en indiquant qu'un "détail technique" risquait de retarder le dépôt de cette offre de reprise "de 24-48 heures".
Cette solution prévoit que tous les créanciers soient remboursés à 100%, à l'exception de la société américaine Falic, actionnaire de Christian Lacroix, qui a accepté d'être remboursée de moins de la moitié de ses créances, selon M. Valliot.
D'après l'administrateur judiciaire, le groupe italien Borletti, un temps jugé comme le candidat le plus sérieux, s'est retiré de la compétition avant d'avoir déposé une offre. Ce retrait est "sans rapport avec l'annonce de la candidature du cheikh d'Ajman".
Cette proposition de reprise "n'est pas encore sur mon bureau", a poursuivi M. Valliot. Mais "on attend cette offre incessamment".
Fin mai, Christian Lacroix SNC, qui emploie 125 personnes, s'est déclarée en cessation de paiements. Elle expliquait avoir été frappée par la "crise sur le marché du luxe". Elle avait enregistré une perte de dix millions d'euros en 2008, pour un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros.
Début juin 2009, la maison de couture a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, qui a ordonné une période d'observation de six mois et la nomination d'un administrateur judiciaire.
Elle avait été fondée en 1987 par l'Arlésien Christian Lacroix. En 2005, les frères Falic l'avait acquise auprès du groupe LVMH.