La campagne de syndicalisation de la CSN auprès des employés d’Alimentation Couche-Tard obtiendrait l’appui populaire, selon un sondage commandé par le syndicat dévoilé mercredi. Les répondants sont 57% à se dire en faveur de la campagne, contre 29% qui s’y opposent.
Le sondage a été réalisé par la firme CROP auprès de 1000 répondants à la mi-décembre. La firme a sondé les répondants sur les principales demandes de la CSN.
Les demandes qui reçoivent le plus fort appui sont celles en lien avec les vols à main armée. Les répondants sont 92% à être en faveur de l’installation d’un bouton panique en cas de vol à main armée, contre seulement 3% qui s’y opposent. Le son de cloche est similaire pour l’offre d’un suivi psychologique pour les travailleurs victimes d’une telle agression.
Les résultats du sondage envoient un «message clair» à Couche-Tard, selon la CSN. «Alain Bouchard [le pdg de Couche-Tard] doit comprendre que les Québécois sont favorables aux revendications de ses employés syndiqués», a dit Jean Lacharité, vice-président et responsable de la syndicalisation à la CSN lors d’une conférence de presse. Le porte-parole de Couche-Tard n'était pas disponible pour commentaires immédiats.
Salaire
Qu’en est-il pour la question salariale? Les employés syndiqués demandent à l’employeur d’accorder un salaire de 12,50$ aux employés qui cumulent plus de quatre ans de services. Cela représente un salaire annuel de 26 000$ pour un employé qui travaillerait 40 heures par semaine. Le salaire minimum est de 9,65$ et sera élevé à 9,90 $ le premier mai prochain.
Les détracteurs de cette demande affirment qu’une entreprise comme Couche-Tard n’a pas la marge de manœuvre nécessaire pour accorder une hausse de salaire. Durant l’exercice 2011, le bénéfice d’exploitation du détaillant lavallois ne représentait que 2,7% de ses revenus.
Le syndicat, pour sa part, juge cette demande raisonnable et estime que la société a la marge de manœuvre nécessaire avec un bénéfice net de 370 millions de dollars.
La grande majorité des répondants, quant à eux, se rangent du côté de la CSN. Ils sont 83% en faveur de l’augmentation salariale, contre 10% qui s’y opposent.
Réputation
Le sondage est dévoilé tandis que Couche-Tard semble se préoccuper de l’impact de la campagne sur sa réputation. La société avait effectué un sondage lié à la campagne de syndicalisation, a relevé Les Affaires en novembre. PLUS: «Couche-Tard doit avoir des préoccupations stratégiques majeures»
La campagne de syndicalisation a eu un bon écho médiatique, mais il semble qu’une importante minorité n’en ait pas entendu parler. Toujours selon le sondage de la CSN, 59% des répondants ont entendu parler de la campagne de syndicalisation, contre 41% qui n’en ont jamais eu vent.
Depuis un an, la campagne de syndicalisation de la CSN a été marquée par la fermeture de deux établissements en voie de se syndiquer. LesAffaires.com a aussi dévoilé le contenu d’une vidéo interne où le pdg évoque la fermeture de magasins syndiqués. Ce litige se trouve devant la Commission des relations du Travail.