À vendre ou à louer : une mégasurface de 80 000 pieds carrés, flambant neuve, à Bowmanville, petite ville ontarienne située non loin d'Oshawa.
" Le contexte économique n'est pas favorable ", dit la porte-parole de Rona, Julie Seidel, pour expliquer la décision du géant de la quincaillerie de céder son magasin avant même son ouverture, prévue d'abord au printemps 2009, puis reportée au début de 2010.
Par ailleurs, Rona a aussi reporté au premier trimestre de 2010 l'ouverture d'une autre mégasurface, à Aurora, située dans la même région du Grand Toronto.
" C'est une décision intelligente ", estime Michael McLarney, éditeur de Hardlines, une publication électronique spécialisée dans l'industrie de la quincaillerie.
La récession a frappé durement le secteur de la déco-rénovation. Les mesures fiscales du dernier budget Harper n'ont pas eu les effets escomptés.
Rona a mené une expansion très vigoureuse dans le compétitif marché du Sud de l'Ontario, poursuit M. McLarney, construisant 21 grandes surfaces en quelques années. Outre la récession, Rona a dû affronter la concurrence de l'américaine Lowe's (déjà 14 magasins dans le corridor Windsor-Kingston et deux autres prévus au début de 2010).
Michael Rushton, vice-président, exploitation, des grandes surfaces de Rona en Ontario, a quitté l'entreprise la semaine dernière. Il a été remplacé par Luc Rodier, responsable jusqu'alors du programme de revitalisation des magasins sous-performants au Québec.
Rona a beaucoup plus de succès avec ses magasins de taille moyenne tenus par des indépendants, juge M. McLarney.
Qui achètera ou louera le mégamagasin de Bowmanville ? M. McLarney parie que Ikea, qui a peu souffert de la récession, pourrait être intéressée, ou encore HBC-La Baie, qui semble connaître un second souffle.
