Mais le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, craint qu'une fois de retour à la maison, le naturel ne revienne au galop.

D'un point de vue "populiste", le protectionnisme peut être attirant à court terme puisqu'il donne l'impression de répondre aux préoccupations des travailleurs qui perdent leur emploi, a souligné le ministre en marge du 39e Forum économique mondial, qui se termine dimanche dans cette station des Alpes suisses.

Le plan de relance de 819 milliards $ US du président américain Barack Obama contient la plus récente manifestation de ce vieux réflexe: la clause "Buy American" du projet de loi interdit l'achat d'acier étranger pour des projets publics d'infrastructure. Plusieurs pays ont protesté contre la mesure, dont le Canada, qui exporte quelque 40 pour cent de sa production aux Etats-Unis.

L'économie souffre d'une autre forme de protectionnisme qui est apparue au cours des derniers mois: le retrait de plusieurs banques étrangères du marché canadien dans la foulée de la crise mondiale du crédit.

Le ministre a admis qu'il ne pouvait pas faire grand chose pour corriger ce problème, à part d'augmenter, comme il vient de le faire, le capital mis à la disposition de la Banque de développement du Canada et d'Exportation et développement Canada, des sociétés d'Etat fédérales. M. Flaherty s'attend à ce que la situation revienne à la normale une fois que les banques mondiales auront "nettoyé leur bilan", ce qui pourrait toutefois prendre plusieurs années.

Par ailleurs, même s'il vient de présenter un plan de relance économique d'une valeur de 40 milliards $ sur deux ans, Jim Flahert s'est dit prêt à prendre d'autres mesures, si nécessaire, pour aider l'économie canadienne à se relever.