Jean Coutu a discrètement lancé, en novembre dernier, une boutique en ligne qui propose des marchandises n'ayant rien à voir avec la santé. Ni même avec ce qu'on retrouve sur les tablettes de ses pharmacies. Quelques exemples : sac à main (79,99 $), four grille-pain à convection (299,99 $), machine à expresso (1 199,99 $), défroisseur à vêtements (189,99 $) et batterie de cuisine 10 pièces (699,99 $).
Alain Lafortune, premier vice-président achats et marketing de Jean Coutu, explique que l'entreprise a d'abord testé un éventail de biens pouvant s'offrir en cadeaux de Noël. On s'apprête à ajouter des produits qui seront, cette fois, liés " à la santé et aux soins à domicile ", pour la deuxième phase de tests. Dès juin, des triporteurs, du matériel orthopédique et des humidificateurs haut de gamme devraient s'ajouter à l'offre. Il s'agira encore de produits introuvables en succursale, question de ne pas nuire aux franchisés. " C'est certain qu'on retirera les produits qui n'obtiendront pas de succès. Mais il y a des articles qui nous surprennent, comme les cafetières, qui se vendent beaucoup ", nous a confié M. Lafortune. À son avis, l'obtention de points Air Miles et les retours gratuits jouent en faveur de Jean Coutu. Toutefois, " si on juge que ce n'est pas assez viable, on va fermer le site ".
JoAnne Labrecque, professeure de marketing à HEC Montréal, estime que la stratégie n'est pas forcément " cohérente avec la pharmacie ". Mais elle n'est pas mauvaise pour autant. " On s'attendrait davantage à ce qu'ils développent les cosmétiques, mais c'est logique dans le contexte où la concurrence augmente dans le commerce de détail. Ils font des tests, ce qui est nécessaire. Car d'où proviendra la croissance ? Les possibilités d'acquisition au Canada sont rares. "
