Pour colorer la grisaille du moral des consommateurs, Pharmaprix a multiplié les promotions et les incitations à l’achat. Le résultat : des ventes en hausse de 9,8% au total et de 5% pour des magasins comparables. Des marges qui s’élargissent de 33 points de base. Et un bénéfice par action qui croit de 15%.
«Cette croissance robuste et la montée en flèche des ventes au comptoir témoignent de la résilience de Pharmaprix et de la force de son plan d’affaires», affirme Ryan Balgopal, analyste chez Scotia Capital.
Pharmaprix reste encore le chouchou des investisseurs. Cette préférence se voit à la prime qu’ils sont prêts à payer pour ses actions. Le titre de Pharmaprix se transige à environ 16 fois ses bénéfices de 2009, soit 40% à 50% plus cher que ceux des détaillants-pharmaciens américains.
Des risques à ne pas négliger
Quoique gratifiante pour la haute direction de Pharmaprix, cette évaluation supérieure pourrait se révéler une faiblesse pour l’investisseur. «Nous notons un risque élevé de réduction des multiples d’évaluation si les ventes de Pharmaprix venaient à faiblir», avertit Vishal Shreedhar, analyste chez UBS.
Le prix du titre de Pharmaprix pourrait aussi être un couteau à double tranchant dans la concurrence entre détaillants en bourse. Dans un contexte de récession, «nous pensons que les investisseurs opteront pour le secteur de la consommation de base qui s’appuie sur un mélange de produits plus défensif», pense Vishal Shreedhar.
Croissance exceptionnelle
Ryan Balgopal n’est pas de son avis. «Le rapport cours/bénéfice de Pharmaprix n’est que de 1,5 fois plus cher que celui de Loblaw. Or, les perspectives de croissance de Pharmaprix sont de loin supérieures», dit-il.
Le plan de croissance ne manque pas d’ambition. Pharmaprix compte se doter de 10% de plus de mètres carrés de magasin en 2009.
Cette croissance exceptionnelle est d’ailleurs ce qui séduit le plus les analystes. «Alors que l’Ontario était en récession, Pharmaprix a continué d’y afficher de solides performances. Ceci nous donne confiance dans la capacité de Pharmaprix à mener à bien son plan de croissance en 2009», dit Keith Howlett de Valeurs Mobilières Desjardins.
Les trois analystes attribuent tous à Pharmaprix la meilleure cote, soit «achat» chez Desjardins et UBS, et «performance supérieure au secteur» pour Scotia Capital.
Ils divergent cependant dans le choix du cours cible. Le plus optimiste, Ryan Balgopal, anticipe un prix de 67 dollars dans un an. Chez UBS, on table sur 59 dollars et chez Desjardins, le cours cible à un an est de 49 dollars.