Achats facilités aux É-U : les détaillants sont atterrés

Publié le 30/03/2012 à 16:43, mis à jour le 30/03/2012 à 17:29

Achats facilités aux É-U : les détaillants sont atterrés

Publié le 30/03/2012 à 16:43, mis à jour le 30/03/2012 à 17:29

Par Marie-Eve Fournier

Ottawa ne s’est pas fait d’amis parmi les détaillants, hier, en annonçant que les consommateurs pourraient désormais acheter davantage aux États-Unis sans payer de taxes ou de droits de douanes.

«Évidemment, ça envoie le message qu’on veut faciliter les achats outre frontière. Ça ne peut pas nous réjouir, a confié Gaston Lafleur, pdg du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), à lesaffaires.com. Honnêtement, je trouve que c’est une grande largesse pour les entreprises américaines. Je ne comprends pas le raisonnement [du gouvernement Harper].»

« Le Fédéral n’encourage nullement l’économie canadienne alors que c’est son devoir », renchérit Nathalie St-Pierre, vice-présidente pour le Québec du Conseil canadien du commerce de détail (RCC), dont les membres sont « très surpris et surtout déçus par cette mesure qui entrera en vigueur rapidement [le 1er juin]».

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, fait passer de 50 à 200 $ l’exemption pour les Canadiens qui ont passé au moins 24 heures à l’étranger. Pour les séjours de 48 heures ou plus, elle double, passant de 400 à 800 $. L’exemption pour les voyages de 7 jours passe aussi à 800 $, plutôt que les 750 $ actuels.

« On ne comprend pas pourquoi le gouvernement fait cela. Il devrait favoriser les compagnies canadiennes, plutôt que d’encourager le commerce à l’extérieur et l’exode des dépenses. Pour les détaillants qui se trouvent près de la frontière, c’est inquiétant », poursuit Gaston Lafleur pour qui cette annonce n’était ni attendue, ni souhaitée.

 

Incohérence et mauvais « timing »

Le RCC accuse le ministre des Finances de faire preuve d’incohérence en augmentant les exemptions au moment même où un comité sénatorial se penche, à sa demande, sur les écarts de prix dans les commences canadiens et américains. « Il pourrait faire plaisir aux consommateurs en réglant la question des tarifs d’importation mais à la place, il leur dit d’aller magasiner aux États-Unis ! » soutient Nathalie St-Pierre.

Selon les détaillants, les taxes d’importation plus élevées au Canada (entre 15 et 18 %) qu’aux États-Unis (de 0 à 3%) sont « la clé du problème », c’est à dire la principale raison expliquant les écarts de prix entre les deux pays.

La plus importante association de détaillants du Québec ajoute que le « timing » est loin d’être idéal puisque le dollar est à parité avec le billet vert, que la confiance des consommateurs est faible et que la reprise économique se fait attendre. D’ailleurs, si l’année 2011 a été difficile (croissance des ventes de 2,5 %), 2012 s’annonce encore pire selon le CQCD qui prévoit une petite augmentation de « 2 à 2,2 % ». « Si on était en période de grande prospérité se serait autre chose…» lâche Gaston Lafleur, perplexe.

Le RCC est convaincu que les Canadiens seront nombreux à se prévaloir des nouvelles exemptions. « C'est sûr, si vous augmenter le montant de 400 $ à 800 $, c’est 400 $ de plus qui sera dépensé ailleurs !

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.