«Après 21 jours, on doit vendre un véhicule à perte» - Sylvain Lamoureux, copropriétaire de Montréal Auto Prix


Édition du 23 Avril 2016

«Après 21 jours, on doit vendre un véhicule à perte» - Sylvain Lamoureux, copropriétaire de Montréal Auto Prix


Édition du 23 Avril 2016

Par Claudine Hébert

Sylvain Lamoureux, copropriétaire de Montréal Auto Prix.

Afin d'offrir des véhicules d'occasion abordables à sa clientèle, Montréal Auto Prix se sert maintenant surtout du Web pour s'approvisionner, explique le copropriétaire, Sylvain Lamoureux.

Les Affaires - Comment vous approvisionnez-vous en véhicules d'occasion ?

Sylvain Lamoureux - Pendant des années, il suffisait d'assister aux encans Adesa, qui se déroulent une fois par semaine à Saint-Eustache, Lévis et Vars, au sud d'Ottawa, pour faire le plein de véhicules de seconde main. Ces trois encans représentaient plus de 90 % de notre approvisionnement. Depuis 10 ans, ce marché a complètement changé. Désormais, seulement 10 % de nos véhicules d'occasion sont achetés lors des encans. Nous trouvons les autres sur le Web. Les concessionnaires, les créanciers, les services financiers des constructeurs automobiles, tout comme les entreprises de location qui renouvellent leur parc automobile disposent maintenant de leur propre site de revente.

L.A. - Que représente ce changement pour votre entreprise ?

S.L. - J'ai maintenant besoin de quatre acheteurs de véhicules, soit trois fois de plus qu'à l'ouverture de la concession en 1997. Chacun dispose de trois écrans sur son bureau, en plus de surveiller les alertes sur son appareil mobile. Il faut maintenant assurer une veille matin, midi et soir, sept jours par semaine, pour être à l'affût des meilleures aubaines.

L.A. - Quel est votre créneau ?

S.L. - Contrairement à nos concurrents qui multiplient les choix de véhicules d'occasion, nous avons développé une gestion à la manière de Costco. Nous avons fait le pari d'offrir un prix à nos clients. Nos véhicules coûtent en moyenne 10 000 $. On s'approvisionne donc en fonction de l'offre et de la demande. Il arrive qu'on suggère à un client d'attendre trois à quatre semaines afin de lui trouver le véhicule qu'il recherche. Trois fois sur quatre, ça vaut la peine, on réussit à lui dénicher ce qu'il veut.

L.A. - En plus de vos établissements à la ville de Mont-Royal et à Saint-Hubert, vous avez deux commerces à Saint-Léonard, dont l'un est réservé aux véhicules hybrides et électriques. Comment parvenez-vous à vous approvisionner pour ce type de véhicules ?

S.L. - Le Web est notre principale source d'approvisionnement. La plupart des véhicules de notre salle d'exposition - on en compte une trentaine - proviennent de l'ouest du pays, où l'on trouve plus de 3 300 voitures électriques et hybrides en circulation. Ces véhicules sont transportés ici par train.

L.A. - Vous ne craignez pas d'avoir à garder trop longtemps en stock ce type de véhicules ?

S.L. - À l'instar des modèles à essence, on achète ces voitures en fonction de la demande pour limiter les coûts d'inventaire au minimum. Chaque voiture qui entre en succursale coûte en moyenne de 200 $ à 400 $ en frais. Et bien davantage si elle y reste trop longtemps. Par conséquent, nos quelque 300 véhicules hybrides et électriques, qui sont répartis entre nos quatre succursales, restent très peu de temps entre nos mains. Le temps moyen est de sept jours. Plus de 65 % de la marchandise passe moins d'une semaine dans notre inventaire.

L.A. - Et si ça ne se vend pas ?

S.L. - On se pose des questions sur ce qui ne fonctionne pas. Est-ce la couleur ? Est-ce qu'une égratignure nous a échappé ? Lorsqu'un véhicule n'est pas vendu après 21 jours, on doit le vendre à perte pour faire de la place à un autre.

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