Autrement dit, des gens qui ont vu fondre leur propre REÉR risquent fort de payer plus cher pour assurer la retraite des autres. Et c'est presqu'inévitable, parce que nos régimes fonctionnent selon le principe des « prestations déterminées » : c'est-à-dire que l'on sait d'avance quels seront les bénéfices qui seront remis tout au long de la retraite. Et les travailleurs se sont basés là-dessus puisque c'était entendu. Allez donc leur demander, aujourd'hui, de renoncer à ce qui est légitimement perçu comme un droit.
Et c'est sans compter les entreprises qui devront probablement casquer elles aussi parce que de nombreux régimes de retraite sont en train de s'enfoncer dans le rouge. Théoriquement, elles ont cinq ans pour recapitaliser le régime, sinon elles se retrouvent hors-la-loi. Mais les temps sont durs, et il va être difficile ici aussi d'y consacrer l'argent qu'il faut.
Alors que fait-on ?
Il est à peu près certain que les nouveaux régimes vont être à « cotisations déterminées », c'est-à-dire que l'on sait combien d'argent entre dans la caisse... mais on ne sait pas combien on obtiendra à la sortie. Tout dépendra des rendements enregistrés par les gestionnaires.
Les entreprises, elles, vont demander plus de temps pour recapitaliser leur régime en déficit. D'accord, mais il faudra tôt ou tard y parvenir : les employés se fient là-dessus. Il y a des souvenirs douloureux. Rappelez-vous la désolante histoire de Singer, qui avait pigé dans la caisse de retraite, et le règlement est survenu si tard que bien des employés ont eu le temps de mourir dans l'intervalle.
En attendant, attelez-vous : il est fort possible que votre compte de taxes soit condamné à grimper.
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