Peut-être, mais pas tout de suite, malgré ce qu'en pensent ceux qui voient la récente hausse des cours du pétrole comme une preuve de cette envolée imminente.
Hier (mercredi), le prix du baril s'est replié parce que les invenaires américains se sont révélés plus importants que prévus. On avait aussi eu droit, mardi, aux plus récentes données sur les ventes d'autos, aux États-Unis, avec des reculs de 30 à 50 % pour la pupart des constructeurs (de mai 08 à mai 09). Mêmes les fabricants japonais, Toyota, Honda et cie, ont vu leurs ventes dégringoler de quelque 40 %.
La demande demeure encore faible. Que des spéculateurs commencent à agiter les prix, c'est fort possible, mais cette poussée des cours pétroliers repose surtout sur le sentiment que la reprise économique est au coin de la rue... ce qui n'est pas le cas. La récession achève, oui ; mais répétons-le encore une fois, la relance prendra du temps. C'est vrai que la Chine donne des indices de vigueur renouvelée. Mais la Chine ne compte toujours que pour 3 % du PIB mondial, comparativement à 17 % pour les États-Unis. Ce sont encore les Américains qui décident.
Il ne faut donc pas craindre une explosion des prix à la pompe du genre de ce que l'on a vécu l'été dernier. Et on ne devrait pas non plus imaginer le huard filant vers la stratosphère. Il demeure accroché au cours des matières premières, qui se raffermissent, c'est vrai. Celui du cuivre a repris 65 % depuis son creux de janvier. Le prix du pétrole a bondi encore davantage. En même temps, le dollar américain recule face à l'ensemble des monnaies. C'est la combinaison idéale pour une acension du huard.
Sauf que cette poussée ne peut pas s'accentuer, tout simplement parce que l'économie n'est pas encore assez forte pour l'alimenter. Donc pas de parité cet été, pas plus que d'essence à 1,50 $ le litre. Pour le reste, notre monde va peut-être rapetisser, comme le dit Jeff Rubin, mais j'ai l'impression que ça va prendre encore un bon moment.
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