Depuis décembre 2007, la Banque du Canada aura ainsi assoupli sa politique monétaire et réduit les taux de 350 points de base.
Cette nouvelle baisse de 50 points de base est conforme aux prévisions des économistes.
La Banque du Canada justifie sa décision par le fait que les perspectives de l'économie mondiale se sont détériorées depuis sa dernière annonce en décembre, la crise financière grandissante s'étant propagée à l'activité économique réelle.
Déflation
Pour la première fois, la Banque du Canada parle d’un recul du niveau des prix pendant deux trimestres en raison de la chute des prix de l’énergie par rapport à l’année dernière. Ceci portera l’inflation en taux annualisé à un creux de 1,1% au quatrième trimestre de 2009.
Étant donné que les attentes d'inflation sont fermement ancrées, le taux d’inflation devrait regagner la cible de 2 % au premier semestre de 2011, alors que l'économie retournera à son potentiel.
"Si on tolère une inflation totale en territoire négatif à court terme, la Banque du Canada nous dit que la déflation n'est pas une option", commente l'économiste de la Banque Laurentienne, Sébastien Lavoie.
"Elle ne pense pas que l'ensemble des prix des biens et services va reculer cette année, ce qui serait nécessaire pour parler du monstre qu'est la déflation. Elle va plus loin en prévoyant que l'inflation totale et l'inflation tendancielle retourneront vers les 2 % au premier semestre de 2011", ajoute-t-il.
Récession
Le Canada sera donc en récession en 2009 et la Banque centrale estime que la contraction de l’activité économique sera de 1,2% pour cette année. Ce sont là des prévisions nettement plus pessimistes que celles formulées lors de sa dernière annonce de taux quand la Banque du Canada tablait encore sur une croissance de 0,6% en 2009.
Quant au redressement, il devrait apparaître en 2010 quand la croissance passera à 3,8%. Malgré les assouplissements monétaires, la reprise ne sera pas immédiate. Il faudra d’abord atteindre les effets des mesures prises dans toutes les grandes économies mondiales pour stabiliser le système financier.
Même si le ton général de la Banque du Canada reste plutôt positif par rapport aux perspectives de reprise, "elle laisse la porte ouverte à d'autres baisses de taux si l'économie se porte moins bien qu'anticipé", estime Dawn Desjardins, économiste en chef adjoint à la RBC.
La Banque du Canada fera le point sur sa politique monétaire jeudi.
