Toutefois, la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec confie toujours un double rôle à l'institution.
La plupart des gens d'affaires appuient le recentrage effectué par la Caisse ces dernières années. "Henri-Paul Rousseau a fait comprendre aux Québécois que l'argent confié à la Caisse appartient aux déposants et qu'il doit être géré en conséquence", souligne Jean-Pierre Ouellet, vice-président du conseil de RBC Marchés des Capitaux.
"Pour la Caisse de dépôt, le développement économique est un objectif nécessaire, mais il n'est pas suffisant", ajoute Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier au Québec.
Selon lui, Richard Guay devra soutenir ce recentrage du mandat de la Caisse de dépôt, d'autant plus que le vieillissement de la population diminue la marge d'erreur que peut se permettre l'institution dans ses placements.
Changer la mission
Du côté syndical, on ne l'entend de la même façon.
"Le changement de président représente une occasion en or pour le gouvernement de changer la mission de la Caisse", dit Michel Arsenault, président de la FTQ. Or, ce mandat n'a pas été changé par le gouvernement.
Le syndicat aimerait bien une plus grande intervention de la Caisse afin qu'elle aide les Québécois à conserver la propriété de leurs entreprises, plutôt que de disperser ses fonds à l'étranger.
"J'ai peine à croire que l'avenir des Québécois soit bien servi par des investissements dans des aéroports en Angleterre et par la vente d'Alcan à Rio Tinto", affirme le président de la centrale syndicale.
La Caisse de dépôt a des obligations particulières à l'égard de l'économie du Québec, soutient Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec.
C'est son gouvernement qui avait nommé M. Rousseau à la tête de l'organisme.
"La Caisse doit préserver la valeur de nos régimes de retraite, mais dans des circonstances particulières, elle doit avoir un regard plus vaste", dit M. Landry.
Ce second volet a été moins en évidence sous le mandat de M. Rousseau, selon M. Landry, qui croit à certaines interventions ponctuelles.
"Par exemple, si Bombardier était en train d'être acquise, la Caisse devrait faire quelque chose afin de préserver nos intérêts", dit-il. Dans le cas d'entreprises solides comme Bombardier, il est important que l'actionnaire dominant reste québécois, dit M. Landry.
Avec la collaboration de François Normand
Visionnez l'entrevue réalisée par LesAffaires.TV avec le nouveau patron de la Caisse de dépôt :