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Le plus important contrat militaire de l’histoire canadienne, celui de l’avion de combat F-35 annoncé en juillet dernier, ne sera pas soumis à la politique de retombées industrielles et régionales du gouvernement fédéral.
C’est du moins ce que prétend Le Devoir, ce matin, ajoutant que cette «exception», une première, priverait les entreprises canadiennes et québécoises de retombées économiques garanties de 9 milliards (G$), soit l’équivalent de la valeur du contrat.
Devant le Comité parlementaire de la défense, le ministre fédéral de l’Industrie, Tony Clement, doit comparaître ce matin. On s’attend à ce qu’il explique cette situation, jamais rendue publique jusqu’à ce jour.
Au cours des derniers mois, le gouvernement Harper a confirmé son intention d'acheter 65 avions de chasse F-35 de la multinationale américaine Lockheed Martin, soit une dépense d'environ 9 milliards de dollars, sans appel d'offres. À ce montant, environ 7G$ doivent être ajoutés pour l'entretien pendant 20 ans.
En temps normal, la politique industrielle canadienne force les entreprises étrangères qui remportent un contrat militaire à réinvestir au Canada l'équivalent du montant du contrat. La compagnie a 20 ans pour s'acquitter de cette obligation. Cet investissement sur une longue période n'a pas à être directement lié au contrat en question. Une entreprise peut utiliser l'ensemble de ses activités pour fournir du travail à des entreprises ou filiales canadiennes.
Or, dans le cas du F-35, la compagnie américaine Lockheed Martin n'aura pas à faire cet effort, si l'on se fie aux information du Devoir, confirmées par le ministère de l'Industrie et par Mike Slack, directeur du programme F-35 Joint Strike Fighter au ministère canadien de la Défense depuis 2001.
Il en va de même de l'Association québécoise de l'aérospatiale (AQA), dont le président, Jacques Saada, se dit néanmoins «optimiste» de voir des entreprises du Québec profiter du contrats liés au F-35.