En mai, GM Canada annonçait la fermeture de 42% de ses concessionnaires au pays. Des lettres sont alors envoyées aux concessionnaires visées. La société leur offre des indemnités estimées à 900 000 dollars en moyenne, selon le Toronto Star.
Sandra Perron porte-parole de GM Canada au Québec explique à LesAffaires.com : « Les concessionnaires qui ont signé l’entente de fermeture cesseront leurs activités en décembre 2009 ». En contrepartie, ceux qui n’ont pas accepté n’auront pas de compensation et GM Canada ne compte pas renouveler leur contrat qui prend fin le 30 octobre 2010.
Pourtant, certains de ces concessionnaires gardent espoir. Peu à peu, ils préparent leur réplique. C’est le cas de Jean-François Dubois, un concessionnaire de Plessisville, qui ne cache pas son intention de recourir à la justice si GM ne renouvelle pas son contrat.
« Nous n’avons eu que quelques jours pour prendre la décision de signer ou non », rappelle-t-il, soulignant qu’il a passé quelques nuits blanches à peser le pour et le contre avant de refuser l’entente. « Il fallait avoir du courage pour refuser. C'est sûrement la crainte de tout perdre qui explique que la plupart ont signé », note-t-il.
Ce qui l'a poussé à prendre cette décision: sa concession est le plus gros vendeur au Québec de camions GMC et son rendement global est excellent, « de loin meilleur que la moyenne québécoise ».
« Nous avons toujours respecté nos ententes et GM Canada n’a finalement pas fait faillite. Il est injuste qu’on nous oblige à fermer quand nous sommes aussi rentables », ajoute-t-il, assurant qu’il est prêt à porter le tout devant les tribunaux si nécessaire. Déjà, un avocat évalue les recours possibles et Jean-François Dubois assure qu’il ne craint aucunement une bataille juridique.
Gaston Bérubé, propriétaire de l’unique concessionnaire GM de Trois-Pistoles, assure lui aussi que sa concession est rentable et qu'elle ne mérite pas d'être fermée : « Notre taux de pénétration oscille entre 400% et 500%, ce qui est excellent ! ». Pour sa part, la direction de Laurier Pontiac Buick à Québec affirme simplement qu’il ne compte pas fermer ses portes.
Un regroupement s’organise
Au-delà des réactions immédiates, une réelle contre-offensive prend forme. Plusieurs concessionnaires canadiens n’ayant pas signé l’entente de fermeture avec GM Canada se regrouperaient, selon nos informations. Leur objectif : planifier un recours – en justice s’il le faut – afin de maintenir ouvertes leurs concessions. Ce regroupement serait déjà «représenté par une firme sérieuse d’avocat ».
GM Canada admet être au fait de la situation. Sandra Perron porte-parole pour le Québec avance que la société n’a pas de contact avec aucun des représentants de ce groupe. Elle indique toutefois que la société continue d’être en communication « de façon individuelle » avec les concessionnaires. « Nous sommes prêts à nous asseoir avec eux et à écouter leurs arguments ».
Elle assure par ailleurs que GM Canada ne désire pas donner de faux espoir aux concessionnaires, car l’entreprise n’a pas l’intention de revenir sur sa décision.
