«Ces modèles quantitatifs n’ont pas du tout donné les résultats escomptés», précise-t-il. «La Caisse avait de bons gestionnaires, mais malheureusement ses outils n’étaient plus adéquats compte tenu de la dégringolade des marchés», explique-t-il.
Selon Maurice Gosselin, titulaire de la Chaire Groupe Investors en planification financière de l’Université Laval, la Caisse était très bien équipée en analystes, mieux que plusieurs agences de notation, pour étudier les risques et la qualité des placements qui étaient faits.
Michel Nadeau ne reproche pas à la Caisse de dépôt son intérêt pour le papier commercial, puisque tous les investisseurs institutionnels s’y sont fait prendre à divers degrés. Mais il soutient que ses investissements dans le papier commercial ont été trop importants.
Selon lui, «avoir 35% du marché des papiers commerciaux, 13 milliards sur 32 milliards, c’était beaucoup trop, une trop grosse portion du marché des PCAA». Il croit que la Caisse «aurait peut-être dû arrêter à 5 ou 6% du marché».
M. Nadeau explique cet excès par la volonté de surperformer. «Tout le monde veut battre son indice et surperformer, les gestionnaires de la Caisse de dépôt comme tous les autres gestionnaires de caisse de retraite en Amérique du Nord voulaient bien faire», dit-il.
Il convient également que les bonus à la performance aient pu avoir un impact.
«C’est un facteur qui n’est pas négligeable. Les gestionnaires sont motivés par la dimension financière de leur travail. Ce sont des professionnels qui sont très sérieux, mais évidemment quand on veut battre les indices il faut prendre toutes les mesures possibles et là peut-être qu’on a prix un peu trop de risque dans le cas des papiers commerciaux», convient-il.