On n’avait pas vu pareille situation depuis mars 1976. Le recul des importations (-5,7%) n’a pas suffi à compenser la baisse des exportations (-9,7%). L’écart a été aggravé par la chute du dollar canadien. Le plongeon dans les exportations traduit une baisse réelle de 5,4% dans les volumes et un recul au niveau des prix.
C’est au niveau du secteur de l’énergie que les exportations baissent le plus (-19,4%) alors que les prix accusent un recul de 25%. Les secteurs vulnérables sont aussi ceux des matériaux et des produits industriels (-17,1%).
En réaction à la crise et à la chute du dollar canadien, les importations ont diminué rapidement. La chute au niveau des volumes a été amplifiée par la baisse des flux d’importations de pièces détachées destinées aux usines d’assemblage automobile en vue d’une réexportation aux États-Unis.
Si les économistes s’attendaient à un effritement de la balance commerciale, l’ampleur du déficit est plus grave qu’anticipé.
«Nous nous attendions à une balance commerciale équilibrée mais ces estimations paraissent désormais trop optimistes», pense Douglas Porter, économiste à la BMO.
«Ce déficit est plus prononcé qu’anticipé et devrait être suivi de plusieurs autres dans les prochains mois», commente Avery Shenfeld, économiste à la CIBC.
Pour Douglas Porter, il faudra s’habituer à ces déficits de la balance commerciale en passe de devenir «semi-permanents» dans le paysage économique canadien.