Le succès pourrait encore finir par sourire à Bombardier. Mais seulement à moyen ou long terme, s'entendent les analystes. Ci-haut, Pierre Beaudoin, récemment devenu président du conseil d'administration de la société (Photo: Bloomberg)
PARIS–Les analystes canadiens qui couvrent Bombardier(Tor., BBD.B) s’entendent sur un point: si l’aventure de son programme CSeries devait se transformer en succès, cela ne se produira probablement pas à court terme.
Turan Quettawal, analyste pour le compte de Scotia Capital, se dit impressionné par la nouvelle équipe de direction de Bombardier, rencontrée au Salon du Bourget, ainsi que par les décisions prises au cours des derniers mois pour redresser la situation.
Par contre, aussi encourageantes soient-elles, écrit-il, ces différentes initiatives ne compteront que si elles finissent par se transformer en «nouvelles commandes, une situation qui ne semble pas imminente».
Ce dernier continue de croire que le chemin vers le succès du CSeries sera difficile compte tenu de la détermination de Boeing et Airbus à défendre leur marché (prix coupés, communalité des flottes, etc.). Il craint aussi que les nouvelles économies de coûts d’opération de 8M$ sur dix ans, annoncées dimanche dernier, pourraient ne pas être suffisantes pour attirer un plus grand intérêt des transporteurs pour le CSeries.
L’analyste Fadi Chamoun, de BMO Marché des capitaux, se montre tout aussi prudent face aux récentes annonces de Bombardier en ce qui a trait à une performance améliorée de sa gamme d’avions CSeries.
Le temps joue contre Bombardier
Même s’il continue de reconnaître un «potentiel de création de valeur significatif à moyen ou long terme», les fruits espérés du redressement en cours demeurent difficiles à prévoir. En conséquence, écrit-il, «la situation financière de Bombardier risque bien de se détériorer encore davantage avant que les efforts actuels parviennent à se faire sentir.»
Enfin, selon Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, les améliorations de performances annoncées plus tôt était, bien que positives, largement attendues des marchés. À son avis, la principale inquiétude entourant ce programme, demeure la qualité de son carnet de commandes, lequel demeure plafonné à 243 commandes fermes et 533 engagements.
Et alors que le Salon de l’aéronautique Paris-Le Bourget entame son dernier droit (troisième et dernière journée) ce mercredi, Bombardier n’a encore annoncé aucune nouvelle commande. Lisez le texte Un «buzz» mais aucune nouvelle commande pour Bombardier
À la fermeture des marchés mardi 16 juin, la valeur du titre de Bombardier a reculé de 0,17$, pour s’établir à 2,45$ à la Bourse de Toronto. Il s'agissait d'une nouvelle baisse de 6,5%.
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